Retraites: les syndicats appellent le gouvernement à organiser une "médiation"

Le n°1 de la CFDT Laurent Berger a demandé ce mardi à l'exécutif de mettre en place une "médiation" pour "trouver une voie de sortie" à la crise sociale, alors que les opposants à la réforme des retraites s'apprêtent de nouveau à manifester. "Il faut prendre un mois, un mois et demi, pour demander à une, deux, trois personnes de faire de la médiation", a déclaré Laurent Berger sur France Inter, appelant à un "geste d'apaisement pour trouver une voie de sortie".
Il a de nouveau appelé à "mettre en suspens la mesure des 64 ans" qui cristallise les oppositions, estimant que "rentrer dans un processus de médiation" serait "un geste fort à poser" de la part de l'exécutif.
"Nous allons écrire au président de la République"
Cette demande de médiation fera l'objet d'un courrier de l'intersyndicale au président de la République. "Comme on l'a décidé en intersyndicale, on a proposé une nouvelle fois au gouvernement et surtout au président de la République de suspendre son projet et de nommer une médiation", a confirmé un peu plus tard Philippe Martinez, interrogé par des journalistes avant de participer à la manifestation à Clermont-Ferrand, où se tient le congrès de la CGT.
"Comme dans tout conflit social dans les entreprises, quand il y a un conflit qui dure, on essaye de trouver une solution sur des sujets qui sont plus que jamais d'actualité: la pénibilité, le travail", a développé le secrétaire général sortant de la CGT, qui doit être remplacé à la fin de la semaine à la tête de l'organisation. "Et donc c'est la proposition qui a été faite par l'intersyndicale, donc nous allons écrire au président de la République pour valider par écrit cette proposition", a-t-il indiqué.
"Trop long" d'attendre le Conseil constitutionnel
"On prend un mois et demi où on dit 'les 64 ans ça ne s'appliquera pas' et on fait de la médiation. En ensuite, on se met autour de la table et on regarde la question du travail, des retraites, sur quoi il peut y avoir ou pas un compromis social", a développé Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT.
La décision du Conseil constitutionnel sur le projet de loi est attendue "dans quinze jours, trois semaines, c'est trop long dans ce contexte de tensions". L'exécutif redoute de nouvelles violences et prévoit un dispositif de sécurité inédit lors de la 10e journée de mobilisation et de grèves ce mardi. "Ce que propose l'intersyndicale aujourd'hui, c'est un geste d'apaisement" qu'il "faut saisir", a dit Laurent Berger.