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Retraites: "S’il veut durer plus d’une semaine, il faut le mot suspension", prévient le PS

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Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, prononcera sa Déclaration de Politique Générale à 15h ce mardi après-midi à l'Assemblée. Si les insoumis et le RN appellent à la censure, les socialistes attendent de savoir si la réforme de retraites sera suspendue ou pas.

C’est, déjà, l’heure de vérité pour Sébastien Lecornu. Le Premier ministre doit prononcer ce mardi son Discours de Politique Générale devant les députés. Et ces derniers sont tous ou presque suspendus à quelques mots: la réforme des retraites.

Les socialistes - dont la clémence lui est indispensable - attendent pour décider s'ils le censureront ou non. Arithmétiquement, ce sont eux qui ont le droit de vie ou de mort sur le gouvernement. Parmi leurs revendications: l'abandon du 49/3, un geste pour le pouvoir d'achat et pour la justice fiscale, mais aussi et surtout donc, la suspension de la réforme des retraites.

Une suspension immédiate et totale que les socialistes la réclament à cor et à cri. C'est ça ou la censure met en garde le député Romain Eskenazi.

“Très clairement, on veut la suspension de la réforme des retraites. Le fait d’y rester fermé, ce sera un gage d’obstination. Moi, j’ai envie que monsieur Lecornu, s’il veut durer plus d’une semaine, il lui faut le mot suspension dans sa bouche”, assure-t-il.

Une suspension de la réforme rejetée par son camp

Une position ambiguë du Premier ministre pourrait entraîner la chute de son gouvernement avertit la députée Béatrice Bellay alors que les voix d'une vingtaine de socialistes suffisent à le renverser. “Il y a un risque qu’un certain nombre de députés décident de censurer malgré une consigne générale. Concrètement, il a tout intérêt à être clair”, appuie-t-elle.

Sébastien Lecornu, pour ne pas chuter, est condamné à dire ce que veut la gauche et ce que rejette une partie de son camp. Xavier Albertini d'Horizons, prévient que la réforme des retraites ne doit pas être sacrifiée.

“Revenir sur un texte, ça ne fait pas avancer la France. Il ne faut pas non plus qu’on abandonne un certain nombre de positions simplement pour accéder à quelques semaines supplémentaires de postes de députés ou de ministres”, assure-t-il.

"Tous les débats seront possibles" assure pour l'heure Sébastien Lecornu. Une position trop floue jugent jusqu'à présent les socialistes.

Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours