"Situation critique" à Paris, 200 incendies: la mairie veut "un geste politique" sur les retraites

Des tonnes de poubelles dans les rues, près de 200 incendies, des dégradations dans des commerces... A Paris, la situation face au mouvement de constestation de la réforme des retraites et aux violences commises ce jeudi est "critique" selon Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris.
"C’est très compliqué à gérer, la nuit a été très, très longue, explique-t-il dans "Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story. Nous avons eu près de 200 départs d’incendies. On a de très nombreuses dégradations. La situation est critique. Je voudrais très fermement condamner les exactions et ceux qui profitent de la mobilisation sociale pour casser, détruire. Mais on est sur des niveaux de mobilisation exceptionnellement hauts, avec une colère et une détermination du mouvement social qui va bien au-delà des éléments de radicalité qui investissent les manifestations. La situation est très préoccupante et elle ne peut pas durer comme ça pendant encore des jours et des semaines."
"Essayer de ne pas promulguer la loi retraites"
Emmanuel Grégoire demande donc au gouvernement de faire un geste pour apaiser la situation dans la rue. "Il y a une stratégie de pourrissement qui risque de conduire à un embrasement, estime le premier adjoint à la mairie de Paris. Ce n’est pas que Paris, ce sont des dizaines de villes qui sont confrontées à cette situation. Nous sommes particulièrement inquiets pour les habitants en rez-de-chaussée et les commerces. On est dans une situation sociale quasi insurrectionnelle qui nécessite un geste politique très important de la part du gouvernement. Je donne une piste, essayer de ne pas promulguer la loi retraites et réengager très vite le dialogue avec les organisations syndicales."
Adoptée en début de semaine, après le rejet des motions de censure qui ont suivi l'utilisation du 49.3 par la Première ministre Elisabeth Borne, la réforme des retraites doit entrer en vigueur "avant la fin de l'année" selon Emmanuel Macron, si elle passe le dernier obstacle devant le Conseil constitutionnel.