Tensions avec l'Algérie: Bruno Retailleau est "au pied du mur", estime Jordan Bardella

Jordan Bardella, président du RN, le 16 décembre 2024 à Matignon - LOU BENOIST / AFP
Bruno Retailleau est "au pied du mur", a estimé lundi le président du RN Jordan Bardella, plusieurs figures d'extrême droite faisant monter la pression sur le ministre de l'Intérieur après que l'Algérie a rejeté la liste d'une soixantaine d'Algériens que Paris souhaite expulser.
"Engager le bras de fer ou se coucher. Agir ou partir? Bruno Retailleau est ce soir au pied du mur", a lancé sur X le président du Rassemblement national. Un message publié peu après que le ministre de l'Intérieur a de nouveau promis une "riposte graduée" contre Alger.
Celle-ci inclurait, "au bout", une "remise en cause des accords de 1968", qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d'emploi, avait-t-il expliqué au Parisien samedi.
Cette riposte "doit être mise en oeuvre sans délai", a jugé lundi Jordan Bardella, à l'unisson de la cheffe de file du RN Marine Le Pen qui a demandé le "gel des visas et des transferts de fonds privés", la "fin de l'aide publique au développement", et la "dénonciation des accords de 1968".
"L'Algérie s'essuie les pieds sur la France"
Même tonalité chez leur allié à l'Assemblée Eric Ciotti, chef des députés UDR: "l'Algérie s'essuie les pieds sur la France, une fois de plus! Que le ministre de l'Intérieur assume ses propos: qu'il agisse ou qu'il démissionne".
La France a établi une première liste d'une soixantaine de ressortissants algériens à expulser, des "profils de type troubles à l'ordre public, sortant de prison ou avec des profils dangereux", avait indiqué Bruno Retailleau.
Mais l'Algérie a opposé lundi une fin de non-recevoir, réitérant son "rejet catégorique des menaces, velléités d'intimidation, injonctions et ultimatums" venant de France. Elle a appelé le gouvernement français "à suivre le canal d'usage (pour une telle procédure, NDLR) entre préfectures et consulats, et invoqué "le souci de s'acquitter de son devoir de protection consulaire à l'égard de ses ressortissants".
Samedi, Bruno Retailleau avait menacé de quitter le gouvernement si Paris renonçait à un rapport de force avec l'Algérie pour qu'elle accepte d'accueillir ses ressortissants en situation irrégulière en France.