Trop de candidats aux législatives? "C'est du détournement d'argent public pur et simple"

- - AFP
René Dosière est député divers gauche. Il a déposé, le 22 mai dernier, une proposition de loi visant à réguler davantage le financement public des partis pour les élections législatives.
"Aujourd'hui, on constate qu'à l'occasion des élections législatives se créent des pseudo-partis politiques qui n'ont qu'un seul objet: capter le financement public, c’est-à-dire 1,42 euro par voix obtenue dès lors que l'on présente 50 candidats qui vont obtenir 1% des voix. C'est un seuil très facile à obtenir.
Avec 50% d'abstention dans une circonscription, ça peut être 400 voix. Donc, quand vous prenez une appellation qui est attrayante avec des mots comme 'nature' ou 'animaux', immédiatement il y a un certain nombre de gens qui vont voter pour vous.
Ce que je propose, c'est que ce seuil soit relevé et qu'il faille présenter une centaine de candidats qui doivent obtenir 2,5% des voix. Ainsi, ça éviterait un certain nombre de pseudo-partis. Depuis longtemps un certain nombre de responsables publics déplorent ce système. François Bayrou lui-même en 2012 a fait des déclarations en disant qu'il trouvait cette situation tout à fait scandaleuse.
"Ca dévalorise la vie politique"
Je ne sais pas si ça joue un rôle sur l'abstention, mais en tout cas, ça dévalorise la vie politique. Il ne s'agit pas de véritables partis politiques, il s'agit de groupements qui prennent l'appellation de partis politiques pour obtenir un financement public. C'est un détournement d'argent public, pur et simple.
Il faut respecter la liberté pour les gens d'être candidat, mais il faut mettre des règles qui ne soient pas des encouragements à détourner les règles de la vie politique. Les candidats présentés par ces pseudo-partis ne cherchent pas à faire des dépenses, ils cherchent à faire des recettes.
Ces partis-là font le minimum de dépenses pour récupérer le maximum d'argent. C'est régulé à un niveau tellement faible qu'on voit bien que c'est très facile à contourner.
Nous verrons mercredi si ma proposition est reprise par François Bayrou dans son projet pour la 'confiance dans la vie démocratique'".