Ukraine, impôts, inflation: ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron lors de son entretien au 20H de TF1. - TF1
Pendant une vingtaine de minutes, Emmanuel Macron a de nouveau livré une interview ce lundi soir sur la chaîne TF1. Lors de cet entretien, plusieurs points de l'actualité de ces derniers jours ont été abordés par le président de la République. Voici ce qu'il faut en retenir.
- Ukraine
Le premier sujet abordé lors de l'interview du président était celui de l'Ukraine, et des annonces effectuées après la visite de Volodymyr Zelensky à Paris dimanche. Qualifiant de "débat théorique" une livraison d'avions de combat, le président a pour le moment expliqué avoir "ouvert la porte pour former des pilotes" de chasse ukrainiens "dès maintenant".
Ces formations devraient se faire avec "plusieurs autres pays européens qui y sont prêts. Je crois aussi que des discussions sont en cours avec les Américains", a détaillé le président.
Il a aussi évoqué, sans plus de précision, la formation de troupes ukrainiennes "qui seront en charge de mener la contre-offensive et de résister", notamment pour "réparer les véhicules, les canons". "C'est aussi ça ce dont l'Ukraine a besoin", a-t-il plaidé, alors que la France est parfois accusée d'en faire moins que d'autres grands pays européens comme le Royaume-Uni et l'Allemagne en matière de livraisons d'armes à Kiev.
Selon Emmanuel Macron, "la stratégie de la France est simple: aider l'Ukraine à résister, à organiser, au moment où elle le choisira, une contre-offensive pour pouvoir ramener tout le monde à la table des négociations et dans des conditions qu'elle aura choisies, bâtir une paix durable pour elle."
- Inflation
Sur le volet de l'inflation des produits alimentaires, Emmanuel Macron espère qu'elle sera "absorbée (...) d'ici à l'automne", en visant à ce qu'il n'y ait "pas de marges exceptionnelles" faites par la grande distribution ou les industriels dans ce contexte.
Emmanuel Macron a affirmé vouloir "remettre un peu tout le monde autour de la table pour essayer de baisser certains prix pour accompagner nos compatriotes".
"On a des grands groupes (de l'agro-alimentaire, ndlr), sur certains produits, ils ont vite répercuté la hausse, ils ont moins vite répercuté la baisse", a déploré le président, qui voudrait voir ces industriels "rouvrir les négociations" commerciales avec la grande distribution.
"On veut qu'il n'y ait pas de marges exceptionnelles qui soient faites dans ces années difficiles pour nos compatriotes", a-t-il insisté, plaidant pour "d'abord mettre la pression sur des grands groupes de distribution quand on s'aperçoit qu'ils jouent un peu sur les marges".
Le chef de l'Etat a également confirmé que le trimestre anti-inflation "pourra être" prolongé "si c'est nécessaire" au-delà du 15 juin, affirmant que ce "bouclier" avait "montré son efficacité". Durant cette opération, qui court depuis le 15 mars, les supermarchés s'engagent à vendre une sélection de produits au "prix le plus bas possible", formule leur laissant une grande liberté de manœuvre.
- Impôts des classes moyennes
Le président Emmanuel Macron veut "concentrer" deux milliards d'euros de baisses d'impôts sur "les classes moyennes" d'ici à 2027, a-t-il affirmé.
"Dans notre trajectoire budgétaire" jusqu'en 2027, "il y a deux milliards de baisses d'impôts pour les ménages. Ces deux milliards, j'ai demandé au gouvernement de me faire des propositions pour qu'ils se concentrent sur ces classes moyennes", a-t-il indiqué.
Le chef de l'Etat n'a pas précisé les mesures envisagées.
"J'ai demandé au gouvernement d'y travailler, mais je ne veux pas ici fermer des portes parce qu'il peut y avoir des choses intelligentes à faire sur une partie des charges que vous payez, des cotisations que vous payez quand vous êtes salarié (...).", a souligné Emmanuel Macron.
Quand les baisses d'impôts pourraient-elles intervenir? "Quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat, dans cette mandature", a répondu Emmanuel Macron sans plus de détails.
- Mépris et retraites
Mis en difficulté depuis le début de l'année par la crise des retraites, le président de la République estime que le pays "avance et il y a une détermination", car "le pays continue à créer".
"Même quand il y a des contestations, on ne change pas, on ne fait pas de tête-à-queue", a-t-il plaidé. Tout en rappelant la nécessité de réaliser cette réforme des retraites, Emmanuel Macron est aussi revenu sur l'adjectif "méprisant" qu'une majorité de Français lui accolerait selon une récente enquête d'opinion Elabe, Emmanuel Macron a "récusé" ce terme.
"Je n'aime pas cet adjectif qu'on met à toutes les sauces", a-t-il répondu.
"C'est un adjectif qu'ont eu les extrêmes à mon endroit, qui a été repris. Moi, je n'ai jamais vu quelqu'un qui me dise "vous êtes méprisant". Parfois, on me dit "Vous êtes trop dur, vous êtes trop décidé, trop énergique". Parfois, d'autres vous expliquent qu'on ne va pas assez loin", a estimé le président de la République.
"Je le récuse parce qu'on ne va pas au contact comme je vais depuis que je suis engagé dans la vie politique, quand on a du mépris pour les gens. Et je vais vous dire, quand on a du mépris on s'en fiche. Le vrai mépris, c'est de mentir aux gens. Le vrai mépris, c'est ça", a-t-il lancé à son intervieweur.