"L'agricide continue": colère de la Coordination rurale après la censure partielle de la loi d'orientation

La Coordination rurale s'oppose farouchement à la décision des Sages. Ce jeudi 20 mars, le Conseil constitutionnel a censuré près d'un tiers des articles de la loi d'orientation agricole.
De quoi mettre le feu aux poudres du côté du second syndicat agricole. "C'était un jeudi noir, une provocation de plus", lance ce vendredi sur RMC Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination Rurale.
"On attend deux ans et demi pour obtenir une Loi d'orientation agricole votée juste avant le salon de l'agriculture, un texte que l'on jugerait insuffisant, mais pour eux, c'est encore trop", fustige la représentante.
Ce texte devait être complété par la loi Duplomb-Ménonville, qui vise à lever les contraintes liées à la pratique du métier d'agriculteur, ajoute Véronique Le Floc'h. "Celle-là aussi est reportée, donc oui, c'est une déclaration de guerre aux agriculteurs", conclut-elle.
"L'agricide continue"
En parallèle de cette opposition nette de la Coordination rurale, des associations de défense de l'environnement et des élus ont manifesté leur satisfaction. Y compris la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, qui a déclaré à l'AFP que "l'essentiel des mesures concrètes pour les agriculteurs a été validé".
Sauf qu'un élément fort manque à l'appel pour la Coordination rurale: "Quand on voit même que le côté non-régressivité de la souveraineté alimentaire est censuré, ça veut bien dire que même si demain on continue à perdre notre souveraineté alimentaire, l'agricide continue", poursuit Véronique Le Floc'h.
"C'est dire à tous les consommateurs 'n'ayez pas peur, demain vos assiettes seront remplies, ce n'est pas forcément avec des produits issus de nos fermes françaises, mais il y aura toujours des produits d'importation'", ajoute la présidente syndicale.
La Coordination rurale prévoit d'ores et déjà sa riposte. Soit par le biais d'un référendum, soit par le biais d'une "guerre". Le vote par le peuple permettrait d'obtenir une réforme constitutionnelle pour "protéger le droit des consommateurs à se nourrir sainement et le droit des agriculteurs à produire pour leur pays".