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Une femme nommée à Matignon? "Ce serait le marqueur d’un changement de gouvernance"

Si on ne sait toujours pas qui remplacera Jean Castex, il se murmure de manière insistante qu'une femme pourrait être nommée chef du gouvernement. Ce serait une première depuis 30 ans.

L’attente est longue. Alors qu'Emmanuel Macron est réélu depuis plus de trois semaines, on ne connaît toujours pas le nom du prochain ou de la prochaine Premier ministre. Si on attend pour ce lundi la démission de Jean Castex et donc la nomination de son successeur, la décision se fait attendre.

“Ce n’est plus l’Élysée, c’est le Vatican. On attend la fumée blanche. C’est vrai qu’à un moment donné, l’institution est affaiblie par le fait qu’on attend que sa majesté décide”, ironise Périco Légasse dans “Estelle Midi” ce lundi, sur RMC et RMC Story.

Si certains noms ont circulé, bien malins sont ceux qui pourraient donner le nom du prochain Premier ministre, qui est un secret très bien gardé. Mais Périco Légasse a lui son idée. Il voit deux possibilités. “Celui qui est le plus libre actuellement de diriger le pays avec des convictions fortes, républicaines et citoyennes, c’est Julien Denormandie. S’il s’agit de rentrer dans les critères médiatiques et sociétaux, Christiane Taubira ferait une très grande Première ministre. Quand on nomme le Premier ministre, tout le monde se couche pour avoir le poste, quitte à se renier”, assure-t-il.

Nommer une femme, un marqueur fort d'un changement de gouvernance

Si le nom n’est donc pas connu, il se répète avec insistance que Matignon pourrait être confiée à une femme. Si c’était le cas, ce serait une décision historique selon Bernard Sananès, président de l’institut de sondage Elabe.

“Le choix d’une femme comme Première ministre est une attente et sans doute un marqueur d’un changement de gouvernance. C’est une attente forte de la société parce que la parité a progressé en politique, mais elle bute sur ce plafond de verre, qui sont les postes à haute responsabilité. Depuis 30 ans, on n'a pas eu une femme Première ministre, et encore ça avait laissé un sentiment d’échec parce que le mandat avait duré moins d’un an (Edith Cresson en 1991-1992)", détaille-t-il.

En revanche, Bernard Sananès juge que cette attente peut poser question pour les citoyens lambdas. “On peut se demander si le citoyen, à qui on a dit pendant la campagne que l’on gouvernerait jusqu’au dernier moment, n’est pas surpris qu’on ne recommence pas au premier moment. Cela peut surprendre parce qu’il y a un certain nombre d’urgences, notamment sociales, et donc ce suspense est un peu étonnant”, appuie-t-il.

Selon un sondage IFOP du 27 avril, 74% des Français sont favorables à la nomination d’une femme à Matignon.

Guillaume Descours