RMC

Entrants, sortants... Ces noms qui circulent pour le prochain gouvernement

Le président Emmanuel Macron assiste le 27 avril 2022 à Paris à l'hommage national au comédien Michel Bouquet

Le président Emmanuel Macron assiste le 27 avril 2022 à Paris à l'hommage national au comédien Michel Bouquet - Francois Mori © 2019 AFP

Trois semaines après sa réélection, Emmanuel Macron n'a toujours pas annoncé qui serait son nouveau Premier ministre. Pourtant, en coulisses, on planche sur la liste de noms du nouveau gouvernement. Si certains pourraient rester en poste, d'autres devraient faire leur arrivée. Et peut-être même des noms issus d'autres partis politiques.

Dans la nuit de vendredi à samedi, à minuit et une minute, le second quinquennat d’Emmanuel Macron va officiellement débuter. Le président a été réélu le 24 avril, investi le 7 mai et on n’a jamais été aussi proche d’un remaniement.

Il aura sans doute lieu en début de semaine prochaine, trois semaines après sa réélection donc, et autant dire une éternité pour les actuels ministres du gouvernement Castex. Un macroniste raconte ce supplice chinois. “J’ai vu Olivier Dussopt, il pense qu’il va rester, j’ai vu Clément Beaune, il est très inquiet”, indique-t-il.

Face à cette attente, pour eux, deux techniques. Soit rappeler que l’on existe, soit se planquer pour éviter un dérapage. “J’ai peut-être fait une connerie en acceptant une matinale”, confiait un ministre qui craint pour son poste. “Macron veut changer l’image du gouvernement, alors forcément ça ne joue pas en ma faveur”, déplore-t-il.

Alors qui sont ceux qui pourraient rester ?

Question casting, peu de personnes sont vraiment dans la confidence, c’est avant tout des pronostics et certains ministres tiendraient des tableaux mis à jour quotidiennement. Un ténor macroniste raconte. “Ils font et défont leurs listes en comptant les entrants, les sortants, les hommes et les femmes”, détaille-t-il.

Parmi les ministres ou secrétaires d’Etat potentiellement restants, Gabriel Attal, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Elisabeth Borne. Bruno Le Maire aussi, le ministre de l’Economie, malgré son interview ratée au lendemain de la présidentielle quand il évoque un potentiel 49.3 pour la réforme des retraites. Un de ses collègues au gouvernement analyse. “En le gardant au gouvernement, il le maîtrise, en sortant, il devient un électron libre”, comme une référence à ses ambitions présidentielles.

Quels sont ceux qui pourraient faire leur entrée au gouvernement? Comme à chaque remaniement ou presque, on nous promet un gouvernement resserré. Huit femmes, huit hommes. Emmanuel Macron pourrait être tenté de faire rentrer des élus de droite qui l’ont soutenu pendant la campagne. Actuellement, la liste des noms qui circulent est longue: Eric Woerth, Christian Estrosi, Renaud Muselier, Christelle Morançais, la présidente des Pays de la Loire, ou encore le maire de Poissy dans les Yvelines, Karl Olive.

Et puis à gauche, on parle aussi de François Rebsamen, ancien ministre de François Hollande ou du maire de Clichy en région parisienne, Olivier Klein.

Peut-il y avoir des noms plus surprenants ?

Fidèle à sa théorie du dépassement, le chef de l’Etat pourrait aussi dénicher une prise de guerre. Un nom revient beaucoup, c’est celui de Yannick Jadot, l’ancien candidat écolo à la présidentielle silencieux depuis son échec. Est-ce un signe d’intérêt ? “Quand on veut trahir, on se tait”, accrédite un conseiller du président.

Enfin, comme il y a cinq ans Emmanuel Macron pourrait être tenté par des figures de la société civile comme le gérant de salle de théâtre, Jean-Marc Dumontet.

Le président va aussi devoir gérer les équilibres de sa majorité. Ne pas oublier le Modem notamment. François Bayrou multiplie les offres de services. “Il a peur de disparaître, il cherche à laisser son propre héritage politique”, commente un cadre de la majorité.

Cyprien Pézeril et Paul Barcelonne (édité par G.De.)