Assemblée nationale: la création d'un groupe d'amitié France-Palestine rejetée

Une manifestation en soutien à la Palestine à Paris le 9 mars 2024. - EMMANUEL DUNAND / AFP
Les députés étaient invités à se prononcer ce mercredi sur la création d’un groupe d’amitié France-Palestine, à l’Assemblée nationale. Une question sensible, qui divise, en plein conflit au Proche-Orient. Le vote du bureau de l'Assemblée nationale a été serré, et c'est le non qui l'a emporté (11 contre, 8 pour). La création d'un groupe d'amitié a donc été rejetée.
Il existe déjà un groupe France-Palestine, qui a été relancé à l’automne dernier, comme l’avait révélé RMC. Mais il n’a pas l’appellation “groupe d’amitié”, comme c’est le cas pour de nombreux pays et notamment France-Israël. C’est un groupe “d’étude”. Parce que la Palestine n’est pas un État. Le changement de nom aurait été plus symbolique qu’autre chose. Mais c’était une volonté assumée par Richard Ramos, le député Modem qui préside ce groupe d'étude.
"L'Assemblée nationale ne comprend pas le sens de l’histoire, et notamment à travers sa présidente Yaël Braun-Pivet, regrette le député Modem Richard Ramos auprès de RMC. Il y avait des forces contraires très fortes: la présidente de l’Assemblee, le groupe Renaissance dans sa grande majorité."
"On le remettra au vote"
Les centristes y voyaient une façon de “baliser le chemin” vers une solution à deux États, qu’ils ont toujours défendu. La gauche applaudit, la droite et le RN s’y opposent. La question divise dans la majorité. “Les critères ne sont pas remplis”, souligne un député Renaissance. Traditionnellement, il en faut trois.
D'abord, un Parlement: il y a bien un Conseil législatif palestinien, même s’il ne siège plus depuis des années. Puis des relations diplomatiques avec la France. Et il faut aussi un État reconnu par l’ONU. Là, ce n'est pas le cas, mais ce n’est pas le cas non plus du Québec, une région qui a pourtant son groupe d’amitié.
La décision d'un groupe d'amitié est surtout politique. Certains députés voulant envoyer un signal, d’autres craignant de jeter de l’huile sur le feu… “On ne fait pas de la diplomatie à la place des diplomates”, balaye un élu Renaissance. “On a besoin de faire émerger des interlocuteurs en Palestine”, répond l’une de ses collègues.
Richard Ramos ne compte pas lâcher l'affaire. "Ça se fera forcément un jour, on le remettra au vote", assure-t-il.