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Via l'aide publique au Rassemblement national, l'Etat va rembourser à Jean-Marie Le Pen un prêt dû par sa fille

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Le micro-parti Cotelec de Jean-Marie Le Pen avait prêté 6 millions d'euros à la présidente du RN Marine Le Pen pour la présidentielle de 2017. Mais la présidente du RN lui devait toujours 4,2 millions d'euros.

Le ministère de l'Intérieur a validé la demande de l'ancien président du Front national (devenu Rassemblement national), Jean-Marie Le Pen, d'être remboursé d'un prêt à sa fille sur l'aide annuelle versée au parti politique, a indiqué mardi à l'AFP l'entourage de Jean-Marie Le Pen: "La demande a été validée par le ministère fin novembre", a-t-on précisé dans l'entourage de cofondateur du FN, confirmant une information de Mediapart.

Le micro-parti Cotelec de Jean-Marie Le Pen avait prêté 6 millions d'euros à la présidente du RN Marine Le Pen pour la présidentielle de 2017. Mais sa fille lui devait encore 4,2 millions d'euros. Il a donc été convenu entre le père et la fille début 2019 que Marine Le Pen signe une cession de créance pour que soient soustraits, de l'aide publique à son parti (d'environ 5,5 millions d'euros), ces 4,2 millions d'euros restants. Il s'agit d'une mauvaise nouvelle pour le parti d'extrême droite, déjà très endetté et menacé par d'autres créances. Le co-fondateur du FN avait ensuite introduit la cession de créance auprès du ministère de l'Intérieur, qui octroît les aides publiques aux partis.

Le RN au plus mal financièrement

Le JDD avait rapporté en juillet que la signature de Marine Le Pen avait été obtenue "de haute lutte", ce qu'avait démenti l'entourage de Jean-Marie Le Pen - brouillé politiquement avec sa fille depuis son éviction du parti en 2015. L'aide publique au RN doit lui être octroyée en février-mars.

En juillet 2018, les juges avaient déjà saisi, dans le cadre de l'affaire des assistants présumés fictifs d'eurodéputés FN -dont le préjudice est évalué à 7 millions d'euros-, 2 millions d'euros de l'aide publique due au RN. Ils craignaient que cette aide ne serve qu'à rembourser des emprunts et soit indisponible pour recouvrer d'éventuels dommages et intérêts. Le RN avait dénoncé un "assassinat politique".

La rédaction avec AFP