Violences contre les élus locaux: comment faire pour se protéger?

Jean-Luc Brahiti, président de “Berry Grand Sud”, dans le Cher, a écrit à RMC. En octobre, un maire y a été violemment pris à partie par un habitant. Les mairies de la collectivité ont fermé quelques jours pour dénoncer les incivilités et le malaise des élus.
Ces violences concernent potentiellement 560.000 élus, si on compte les élus des intercommunalités. Les élus locaux font face à une montée de violences verbales et physiques, depuis des années. Il y a eu d’abord la mort du maire de Signes il y a cinq ans, un électrochoc qui a mis la lumière sur ce qu'endurent nos édiles.
En 2023, on dénombre près de 2.600 plaintes ou signalements pour des violences contre des élus. Une hausse inquiétante qui se poursuit d’année en année. Après un plan national l’an dernier, une loi a été promulguée en mars avec notamment un renforcement des sanctions en cas d’atteinte aux élus et une attention particulière au niveau de la justice.
Des formations avec les gendarmes et les policiers
Alors, quand on devient élu, comment faire pour se protéger? En amont, les élus peuvent être formés. Il existe depuis quelques années un programme avec la gendarmerie et la police nationale, en lien avec l’Association des maires de France (AMF). Dans chaque département, il y a des ateliers réguliers pour leur apprendre comment réagir en cas d’agression.
Il existe une sorte de bande-annonce de ces formations sur YouTube. Au programme: des jeux de rôle, des conseils comme recevoir les habitants à plusieurs élus ou ranger les coupe-papiers quand quelqu’un arrive dans votre bureau.
Porter plainte, déposer un signalement
Et si je suis élu et victime d’incivilité, voire pire? Il faut commencer par porter plainte. Vous pouvez aussi déposer un signalement sur le site de l’AMF, sur la page de l’Observatoire des agressions envers les élus. Il y a dans les antennes départementales de l’AMF un référent agression qui a pour mission d’accompagner les élus victimes. La fédération France Victimes propose également un accompagnement dédié.
Dans la Vienne, des élus disposent désormais d’un bracelet d’alerte. Similaire à celui proposé aux femmes victimes de violences conjugales, il ressemble à une montre, mais cache en fait un bouton qui alerte directement les forces de l’ordre.
Pour interpeller, lancer l’alerte sur un sujet qui vous concerne, une adresse: canousconcerne@rmc.fr