Violences, pillages, racisme... Sonia Backès réclame l’intervention de l’armée en Nouvelle-Calédonie

Une deuxième nuit d'émeutes, marquée par la mort par balle d'une personne. La situation reste extrêmement tendue ce mercredi en Nouvelle-Calédonie, où des violences ont à nouveau eu lieu en parallèle de l'adoption à l'Assemblée nationale du projet de loi sur la réforme du corps électoral, qui doit encore passer par une révision constitutionnelle au Congrès. Sonia Backès, la présidente de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie et ancienne secrétaire d'Etat, réclame l'intervention de l'armée sur l'île.
"Très clairement, on a un problème aujourd’hui de moyens mobilisés, explique-t-elle dans Charles Matin ce mercredi sur RMC et RMC Story. Le ministre de l'Intérieur a annoncé des moyens supplémentaires qui arrivent. Mais comme on est à 24 heures de vol, ça prend toujours un peu de temps. En attendant, la population est livrée à elle-même. On a fait une demande conjointe, avec des maires et des institutions, de passage à l’état d’urgence, de manière à ce qu’on puisse très rapidement mobiliser l’armée. Non pas pour aller tirer sur le camp d'en face mais pour protéger la population, l'aéroport, les gendarmeries, les commissariats. L’alimentation va être la prochaine urgence. Certains ont pu se ravitailler, mais ça va commencer à devenir compliqué à partir de demain."
"Une situation de guerre civile"
"On est dans une situation de guerre civile, ajoute Sonia Backès. On a des bandes armées extrêmement nombreuses qui ont pris possession d'un certain nombre de quartiers et ont mis le feu à l’ensemble du tissu économique, pillé l’ensemble des magasins d’alimentation. La population n'a plus accès à l'alimentation et est mis en danger dans ses habitations, aux cris d'insultes racistes. Ils disent aux Calédoniens, qui pour la plupart sont nés ici et sont là depuis plusieurs générations, de rentrer chez eux. Les gens sont aujourd'hui terrorisés en Nouvelle-Calédonie."
Un racisme qui vise les blancs, mais pas seulement. "Tous ceux qui n'ont pas d'ancêtres kanaks sont considérés comme devant rentrer chez eux, alors que les Calédoniens n'ont pas d'autre chez eux qu’ici. On est dans un racisme qu'on peut considérer anti-blanc, mais aussi contre les asiatiques, les métisses…", indique l'élue locale, ex-membre du gouvernement.