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Zéro ministère régalien pour des femmes ça ne nous satisferait pas du tout

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Alors que le nouveau gouvernement doit être annoncé mardi en fin de journée, l’association "Jamais sans elles" rappelle à Emmanuel Macron ses engagements pour la parité et la mixité aux postes ministériels.

Natacha Quester-Séméon est porte-parole de l’association "Jamais sans Elles". L’association, créée il y a un peu plus d’un an, milite pour la mixité aux postes de dirigeants politiques ou dans les entreprises.

"Nous avons proposé une charte pour les candidats à la présidentielle début mars. Nous demandions à ce qu’ils défendent et promeuvent la mixité à tous les niveaux de la sphère publique. Dans le cadre du gouvernement, on demande que soit confiés à des femmes des ministères régaliens. Cette charte, Emmanuel Macron et Benoit Hamon l’ont signé.

Nous sommes sur la promotion non pas de la parité, mais de la mixité. Nous souhaitons qu'il y ait des femmes à des postes clés, à tous les niveaux de l’Etat: au gouvernement, dans les prises de paroles, dans l’administration, à l’étranger… Quand un président se déplace à l’étranger on ne veut plus voir avec lui une délégation 100% masculine.

Toutes les déclarations d’Emmanuel Macron nous ont donné confiance dans ses engagements. Il s’est affirmé comme un féministe, il a dit que l’égalité hommes-femmes serait une grande cause nationale. Mais nous, c’est vraiment sur les postes clés qu’on souhaite voir plus de femmes au pouvoir. Donc on attend qu’il y ait des femmes sur des ministères régaliens. On attend aussi qu’il y ait des femmes chefs de cabinet, que des femmes soient nommées à des postes de direction d’administrations centrales. C’est essentiel.

"Zéro ministère régalien, ça ne nous satisferait pas du tout"

On ne fait pas de procès d’intention à Emmanuel Macron, mais zéro ministère régalien, ça ne nous satisferait pas du tout. Nous partons du principe qu’il a annoncé que le gouvernement serait paritaire: c’est la moindre des choses. On gouverne mieux quand on gouverne avec plusieurs points de vues différents. Et la moitié de l’humanité, tout simplement, est composée de femmes.

Bien entendu, on est très clair là-dessus: on ne demande pas de quotas, on veut aller sur la compétence. Mais s’il s’avère que ce ne sont seulement des secrétariats d’Etat qui sont donnés à des femmes, ce n’est pas suffisant pour nous. Emmanuel Macron a produit une grande attente en affirmant à plusieurs reprises qu’il choisirait sur des critères d’expérience et de compétence, mais qu’il aimerait que son Premier ministre soit une femme. Alors c’est vrai, il y a une première déception sur ce sujet.

Maintenant, nous attendons de voir s’il va appliquer ses engagements avec le premier gouvernement. C’est un moment important, le renouvellement c’est aussi de voir un gouvernement qui soit plus représentatif de la France. Nous sommes dans la réconciliation entre les hommes et les femmes, dans la collaboration, dans la bienveillance. Pas du tout dans l’imposition ou l’opposition. C’est la raison pour laquelle on rappelle ses engagements au président, d’autant qu’il l’a fait joyeusement et pleinement. Donc on s’attend à ce qu’il l’applique réellement".

Propos recueillis par Antoine Maes