Pour lutter contre la pauvreté, la solution des garages solidaires

- - AFP
Le Secours Catholique a publié mercredi les chiffres annuels de la pauvreté et ils sont alarmants. Pour les personnes aidées par l'association en 2014, "le niveau de vie médian a péniblement augmenté de 35 euros en 4 ans", et s'établit à 535 euros par mois, soit "quasiment à la moitié du seuil de pauvreté 2013.
En 2014, le Secours catholique a aidé 591 000 ménages soit 1,4 million de personnes, dont 662 200 enfants.
Un des plus gros handicaps des personnes précaires, c'est l'accès limité aux transports. Un cercle vicieux qui mène à l'isolement et la pauvreté. La "double peine", souligne le Secours catholique.
Plus de la moitié (56%) des personnes actives en situation précaire n'ont pas de voiture, faute de moyen, d'après l'étude publiée par le Secours Catholique. Pas de voiture rime souvent avec abscence de travail ou alors des longs trajets effectués à bus ou à pied qui mènent souvent à l'épuisement.
"Si on paye la réparation de voiture, on n’achète plus à manger"
Pour sortir de cet isolement, il existe des garages "solidaires" où les plus précaires peuvent acheter, louer des voitures et les faire réparer à moindre coût. Il en existe deux actuellement: un à Grenoble et un autre près d'Angers, à Trélazé précisément.
C'est dans ce dernier que RMC s'est rendue et a rencontré Véronique Sanchez, une auxiliaire de vie qui a failli perdre son travail parce qu’elle n’avait plus les moyens de payer son garagiste.
"Avec le métier que je fais, il faut obligatoirement une voiture", confie-t-elle. "Si on paye la réparation de voiture, on n’achète plus à manger. J’ai passé des moments très difficiles moralement, écrasée par les factures".
"Aider les gens"
Véronique s’en est sortie grâce à Solidarauto, un garage solidaire pour les plus précaires. "Une personne au minima social va payer 35 euros de l’heure, et ne payera pas la TVA sur les pièces, . On n’est pas moitié moins cher, mais on est très en dessous. La plupart des réparations sont effectuées par des personnes en insertion."
"Le garage s’est monté pour aider des personnes en difficultés de mobilité par rapport à leur emploi", abonde Jean Géraudeau, l'un des responsables de Solidarauto. C’est aider les gens à avoir un emploi."
D’autres garages solidaires devraient ouvrir l’année prochaine à Rouen et Fontainebleau.