Pourquoi le maire de Rouen souhaite faire remplacer la statue de Napoléon par celle de Gisèle Halimi
Actuellement en pleine rénovation la statue de l'Empereur Napoléon, installée place de l'hôtel de ville à Rouen en 1865 ne retrouvera peut-être pas son socle. Le maire de la ville a décidé qu'elle n'avait peut-être plus sa place face à son bureau.
Nicolas Mayer-Rossignol, tout nouveau maire a décidé avec son équipe de lancer une consultation pour savoir, quelle statue pourrait remplacer celle de Napoléon : lui a déjà son idée. Il souhaiterait une statue de Gisèle Halimi, avocate combattante des droits des femmes, décédée en juillet dernier.
L'adjointe en charge de la démocratie participative, Laura Slimani, explique la démarche.
“On souhaite travailler sur la façon dont notre espace public peut donner davantage de place à un certains nombres de moments dans notre histoire qui sont aujourd’hui très peu présents”, indique-t-elle.
L'opposition agacée
Consultation lancée donc auprès des Rouennais, mais sur place, le chef de l'opposition Jean François Bures y voit un coup de communication. “On a la possibilité de créer une place ou une rue au nom de Gisèle Halimi. Mais on ne gomme pas des pans d’histoire qu’on n’aime pas parce qu’on vient d’être élu”, appuie-t-il.
L’opposition est fâchée, et historien quelque peu agacé. Thierry Lentz, dirige la fondation Napoléon.
“Le maire actuel de Rouen, il n’est pas le propriétaire de la mémoire de Rouen. Ca n’est pas à lui, à un moment donné de ses besoins de majorité municipale, de décider ce qui doit être valorisé ou pas. Ca n’empêche pas qu’on doive évaluer le passé, mais on ne va pas le détruire sous questions d'anachronisme et d’idéologie”, assure-t-il.
Historien qui parle de destruction mémoriel, et qui regrette qu'aujourd'hui l'histoire soit devenue un jeu.