Premiers débats écologistes, Hulot critiqué par 3 candidats

Deux figures françaises atypiques, l'ex-juge Eva Joly et l'animateur de télévision Nicolas Hulot (ici aux côtés de Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts), s'affrontent à partir de lundi dans une "primaire" pour la candidature éco - -
TOULOUSE (Reuters) - L'animateur de télévision Nicolas Hulot a été critiqué lundi sur ses liens supposés avec la droite par les trois autres candidats de la "primaire" écologiste, au cours du premier débat public du parti à Toulouse.
L'ancienne juge Eva Joly, l'élu alsacien Henri Stoll et le militant anti-nucléaire Stéphane Lhomme briguent avec lui les suffrages des militants et sympathisants écologistes, pour représenter leur organisation à ce scrutin de 2012 où les Verts rêvent d'une percée.
Humiliés en 2007 avec Dominique Voynet (1,57%), les écologistes comptent sur la dynamique des 16,28% des européennes de 2009, et sur la remise en question mondiale du nucléaire après la catastrophe de Fukushima. Le résultat du premier tour de la primaire est attendu le 29 juin.
A Toulouse, Eva Joly, qui avait vivement attaqué durant le week-end son principal rival après une déclaration évoquant un possible rapprochement avec le centriste Jean-Louis Borloo, a parlé d'une "nouvelle société plus juste et plus démocratique.
Elle a évoqué des thèmes de transformation sociale. "Quelques-uns ont tout, la fortune et les privilèges, alors qu'ailleurs on a du mal à boucler les fins de mois", a-t-elle dit.
Elle a ensuite répété qu'un rapprochement avec une personnalité comme Jean-Louis Borloo était à ses yeux impossible, "sauf à entretenir la confusion". Henri Stoll a renchéri sur le même thème.
"L'écologie est à gauche", a-t-il dit. Stéphane Lhomme a ajouté qu'à ses yeux, le "Grenelle de l'environnement", ensemble de promesses négocié avec Jean-Louis Borloo quand il était ministre de l'Ecologie, était une "tromperie".
HULOT LÉGÈREMENT FAVORI
Nicolas Hulot a répondu en expliquant vouloir "assumer et revendiquer une écologie heureuse, généreuse, créatrice". Il a dit revendiquer une ouverture du parti. ""Détenir la vérité ne suffit pas à être convaincant", a-t-il dit.
Il n'a pas évoqué la transformation sociale, mais une "révolution écologique à l'amiable". Il a aussi souligné "l'obligation d'unité" des écologistes, ce qu'Eva Joly a également applaudi.
Nicolas Hulot, 56 ans, part légèrement favori de la primaire du fait de la notoriété née de son émission Ushuaïa, créée en 1987. Il avait fait signer son "pacte" écologique aux candidats de tous les camps en 2007.
Eva Joly, 67 ans, semble son adversaire le plus sérieux. Née en Norvège dans un milieu modeste et venue en France comme fille au pair, dit envisager uniquement un pacte de gouvernement à gauche.
Au-delà des thèmes, des questions de style séparent les deux candidats. Le ton parfois glaçant de l'ex-juge suscite l'ironie du camp Hulot. Les partisans d'Eva Joly ont tenté d'humaniser son image en faisant de ses éternelles lunettes rouges un logo.
A l'inverse, l'allure sportive et bronzée de Nicolas Hulot et sa notoriété télévisuelle sont moquées par le camp Joly, qui voit le personnage comme superficiel. "C'est assez courant de confondre popularité et crédibilité", a dit Eva Joly samedi.
Chacun des deux rivaux a cependant assuré qu'il travaillerait avec l'autre en 2012 en cas de défaite.
Cécile Duflot, triomphalement reconduite à la tête du parti Europe-Ecologie-Les Verts samedi avec près de 93% des suffrages, assure qu'elle sera neutre dans la primaire mais selon plusieurs médias, elle penche pour Nicolas Hulot.
Thierry Lévêque avecx Nicolas Fichot à Toulouse