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Présidentielle : faut-il réformer le système des 500 signatures ?

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Pour valider sa candidature à la présidentielle, un candidat doit recueillir la signature de 500 élus. Des élus qui craignent des pressions. Un sénateur divers droite veut donc réformer ce système de parrainage. "Petits" candidats et élus donnent leur avis. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Faut-il réformer le système des parrainages pour être candidat à la présidentielle ? C'est ce que propose le sénateur divers droite, Jean-Claude Masson. Actuellement, pour que sa candidature soit validée, un candidat doit recueillir la signature de 500 élus (maire, conseillers général, régional...) provenant d'au moins 30 départements différents.
Ces signatures devront être déposées au plus tard le 16 mars 2012. Elles sont ensuite rendues publiques, raison pour laquelle certains candidats (Jean-Marie Le Pen en tête) ont eu du mal à convaincre certains élus. Des élus qui craignent des pressions, voire des représailles.

« Des parrainages anonymes, pour éviter les pressions »

Frédéric Nihous, le candidat de Chasse, Pêche, Nature et Tradition (CPNT) pour 2012, s'était déjà présenté en 2007. Le "parcours du combattant" des 500 signatures, il connaît. Il en a pour l'instant recueilli 130. Et selon lui, le PS et l'UMP font tout pour qu'il y ait le moins de candidats possible en faisant pression sur les élus : « Ils veulent choisir leurs adversaires et en barrer un certain nombre. Il y a des pressions de tous ordres, sur les subventions ; on nous fait comprendre que ça peut gêner. Certains maires ruraux dépendent en effet beaucoup de cet appui des collectivités. La solution d’urgence serait de rendre anonyme ces parrainages, pour éviter les pressions. On a su créer le CV anonyme, créons le parrainage anonyme ! ».

Boutin regrette que « les gros écrasent les petits... »

Christine Boutin, candidate du Parti Chrétien-Démocrate à la présidentielle de 2012, a réuni une centaine de signatures pour l'instant ; c'est très en deçà de ce qu'elle espérait. Pourquoi les élus lui refusent-ils leur signature ? « Je pense que la crise fait que les élus ont peur de s’engager, peur de leur conseil municipal, de leurs habitants, peur d’une expression diverse… J’entends beaucoup de maires dire : on ne veut qu’un seul, que les gros [candidats]. Donc ce qu’on reproche au plan économique, que les gros écrasent les petits, se passe aussi en politique ».

« C'est délicat pour un maire »

Claude Terouinard, le maire de Chatillon-en-Dunois (800 habitants) dans l'Eure-et-Loir, soutient Nicolas Sarkozy et dénonce ces "petits" candidats qui ne s'intéressent aux élus ruraux que lors de la présidentielle. A qui pense-t-il ? « Nicolas Dupont-Aignan, Christine Boutin et le Front National. Ils ont des représentants locaux qui viennent vous voir – gentiment d’ailleurs –, et évoquent souvent le thème : je sais que vous n’êtes pas d’accord avec nous, mais en démocratie on doit pouvoir faire entendre toutes les opinions, et comme je sais que vous êtes un démocrate, ça ne vous engage à rien de donner votre parrainage. Ce genre de raisonnement est délicat pour un maire, parce qu’on n’a pas été élu pour ça ».

La Rédaction, avec Annabel Roger