Pubs sur les trottoirs: subtil ou envahissant?
A Nantes, Bordeaux et Lyon, vous pourrez peut-être voir de la pub sur les trottoirs. Ces trois villes vont tester pendant un an et demi les marquages publicitaires biodégradables éphémères sur les trottoirs. De tels messages à la peinture étaient interdits par le code de la route et le code de l'environnement. Le décret prévoit quelques conditions: ces publicités ne pourront pas rester plus de dix jours ni excéder 2,50 m2, et devront être éloignées les unes des autres d'au moins 80 mètres.
> La société de pubs éphémères Biodegr'AD est à l'origine de ce décret. Guillaume Pâris de Bollardière, un des fondateurs, est très satisfait de cette nouvelle autorisation:
"C'est un média quasiment 100% écologique: on utilise pour seule matière première de l'eau non potable projetée à haute pression sur un pochoir. Et le contraste entre la propreté et la saleté que l'on va obtenir avec le Kärcher va permettre de laisser apparaître un marquage qui s'estompe totalement au bout de 15 jours. Ce décret apporte des limites: chaque marquage doit être d'au moins 80 mètres d'un autre, on n'est pas sur de la guérilla marketing. On apporte une communication subtile qui ne correspond pas à l'agression visuelle habituelle qu'on peut voir en ville".
> Pour Pierre-Jean Delahousse, président de l'association anti-pub Paysages de France, c'est une agression visuelle de plus:
"Les publicitaires nous racontent encore des histoires en nous disant qu'ils sont contre la méchante publicité agressive sur les panneaux… Qu'est-ce que c'est que cette histoire? On a déjà des panneaux publicitaires dans tous les coins, des bâches publicitaires, des petits panneaux, des grands, des défilants, des tournants, des numériques et comme si ça ne suffisait pas, on nous en rajoute encore. On n'en peut plus maintenant, on est littéralement envahis de publicités, c'est de la folie".