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Quand la technologie permet à des patients de remarcher

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C'est un miracle technologique. En Suisse, des patients paraplégiques sont capables de marcher à nouveau, grâce à un implant électronique.

Trois hommes qui avaient complétement perdu l’usage de leurs jambes à la suite d’accidents peuvent à nouveau marcher, faire du vélo ou encore nager. Ce miracle doit tout à la technologie, et plus précisément à une innovation de la prestigieuse Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et publiée dans la revue scientifique Nature. Un implant électronique souple placé sous les vertèbres, au niveau de la moelle épinière lors d’une opération. Seize électrodes, reliées à un mini-ordinateur, envoient des impulsions électriques très précises sur plusieurs zones de la moelle épinière, comme le ferait normalement le cerveau, là sauf que la connexion est rompue) et qui vont faire se contracter les muscles à la demande, au niveau des jambes et du tronc. Comme pour une personne valide, ou presque.

Le résultat est impressionnant : presque immédiatement après l’opération, les patients ont pu marcher à nouveau, après plusieurs années sans pouvoir se déplacer. Quand on dit marcher, il s'agit plutôt de rééducation que de réelle marche. Les pas sont hésitants, approximatifs, au début. Mais tout cela va en s’améliorant avec le temps: au bout de cinq mois de rééducation, l’un des patients était capable de marcher pendant un kilomètre sans s’arrêter. Cette technologie a été testée pour la première fois il y a dix ans, mais il fallait des semaines avant de faire les premiers pas. Aujourd'hui, elle est de plus en plus aboutie, les électrodes notamment sont plus sophistiquées et plus précises.

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Une technologique qui va se démocratiser ?

Pour que cela puisse être développé au plus grand nombre, cela va prendre un peu de temps, mais cette technologie jusqu’ici expérimentale, pourrait se démocratiser assez rapidement, après des essais cliniques plus larges sur 50 à 100 personnes. La technologie pourrait être disponible pour le plus grand nombre d’ici deux ans. À terme, l'idée serait de relier cet implant à un smartphone qui permettrait de l’activer à la demande quand on a besoin de se déplacer, car on ne peut pas maintenir l’implant "allumé" en permanence : ce serait trop épuisant pour les patients.

Les exosquelettes : la France à la pointe

L'autre solution, ce sont les exosquelettes et il y a aussi beaucoup d’innovations dans ce domaine de recherche précis. L'entreprise Wandercraft, a mis au point un exosquelette de marche qui permet de marcher grâce à une assistance robotique. A Grenoble, Clinatec, un laboratoire de recherche, est parvenu à faire marcher un patient tétraplégique grâce à un exosquelette piloté par le cerveau: Thibault, un Lyonnais de 28 ans, tétraplégique, a pu remarcher. Ses jambes et ses bras sont insérés dans une sorte d’armure robotique, un peu comme Iron Man. Une structure de métal qui va fonctionner comme des sortes de muscles artificiels pour soutenir le patient paralysé. L’appareil est connecté à un implant électronique, une sorte de grosse puce, implantée directement à l’intérieur de la boîte crânienne, au niveau de la zone du cerveau qui gère les mouvements, le cortex moteur.

Pour bouger le bras droit, le patient doit se concentrer sur le geste. Les électrodes analysent les signaux électriques envoyés par le cerveau et comprennent l'intention. L’information est envoyée à l’exosquelette et le bras droit de l’armure bouge. Même chose pour le bras gauche et pour les jambes. Et voici comment un homme paralysé des quatre membres peut rebouger un bras ou une jambe.

Anthony Morel (avec MM)