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Qui est Patrick Mouratoglou, l'entraîneur qui veut révolutionner le tennis?

"Le portrait de Poinca" - Chaque jour, Nicolas Poincaré dresse le portrait d'une personnalité au coeur de l'actualité, dans Apolline Matin, sur RMC.

Patrick Mouratoglou veut révolutionner le tennis. Il entraîne la championne américaine Serena Williams depuis 2012. Auparavant, elle n’avait été entraînée que par son père, mais cette année-là, elle a été éliminée au premier tour de Roland-Garros. Elle s’est tournée vers l'entraîneur français et lui a fixé un objectif. Elle voulait encore gagner un tournoi du grand chelem. Et finalement ensemble, ils ne vont pas en gagner un, mais 9.

Et ce n’est pas fini. Lundi soir, elle a joué son premier tour à Roland-Garros en nocturne sur le court Philippe Chatrier totalement vide, sans les caméras de France télévision, mais match retransmis en exclusivité sur Amazone Prime Vidéo. C'est une façon de faire bouger les choses.

Mais Patrick Mouratoglou voudrait aller beaucoup plus loin. Il dit que le tennis va très mal, que les supporters vieillissent, que ce sport ne séduit plus les jeunes et qu’il faut tout changer. Les matchs sont beaucoup trop longs et trop lents.

Plusieurs académies de tennis à travers le monde

Alors il a inventé un nouveau tournoi, l’"Ultimate tennis showdown". Cela se joue sur un temps limité, avec des quarts temps comme au basket américain. C’est la montre et non plus le score qui indique la fin de la rencontre. Les joueurs n’ont le droit qu'à un service. Leurs coachs sont à leurs côtés. On verra si la mayonnaise prend.

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En attendant, Patrick Mouratoglou n’est pas qu’un entraîneur. C’est aussi un homme d'affaires. Il a construit un centre d'entraînement à Dubaï, un autre en Grèce et surtout la plus grande académie de tennis à Sophia-Antipolis, près de Nice. 34 courts, un hôtel quatre étoiles, quatre piscines, des spas, un centre médical. Pour y être formés, les jeunes champions doivent débourser 35.000 euros par an. Mais il a aussi organisé des bourses pour les jeunes très prometteurs, mais sans fortune.

Dans le milieu du tennis, il a beaucoup d'ennemies. On lui reproche de faire trop de choses, de brasser de l’air et de gagner beaucoup d’argent. Il répond qu’il ignore les jaloux. Dans un livre autobiographique, il y a quelques années, il racontait : “J'étais un ado rebelle qui fréquentait des dealers. J’étais bien parti pour être un looser”. Et finalement non. Il est tout sauf un looser.

Nicolas Poincaré