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Radars double-sens: "C’est le festival de Cannes sur les routes, ça crépite dans tous les sens"

Dans 18 départements, 111 radars équipés de la fonctionnalité "double-sens" sont mis en service ce lundi. "Le gouvernement s’était engagé à ne pas ajouter de radars supplémentaires sur les routes", a dénoncé le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, en direct sur RMC.

"Pour un radar double-sens, on a deux radars: c’est coup double". Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, a dénoncé ce lundi en direct sur RMC la mise en service, ce lundi matin dans 18 départements de 111 radars équipés de la fonctionnalité double-sens. Il s’agit de radars fixes déjà existants auxquels on a ajouté un dispositif permettant de contrôler en même temps la vitesse de véhicules circulant sur deux voies opposées, notamment sur les nationales.

"Le gouvernement s’était engagé à ne pas ajouter de radars supplémentaires sur les routes", a poursuivi le patron de 40 millions d’automobilistes. "Mais là, que fait-on? On prend un ancien radar qui flashait dans un seul sens de circulation et on le remplace par un autre radar qui flashe des deux côtés de la route. Donc finalement, pour un radar, eh bien on en a deux. C’est coup double".

Des radars signalés dans les deux sens

La "bonne nouvelle pour les automobilistes" dans ce dispositif du plan de lutte contre la mortalité routière, en hausse depuis le début de l'année, c’est que ces nouveaux radars seront signalés dans les deux sens, a reconnu Pierre Chasseray:

"Mais en soi, qu’est-ce qu’on veut? On veut flasher les gens ou qu’ils respectent la bonne limitation de vitesse? Si on veut qu’ils respectent la bonne limitation de vitesse parce que c’est dangereux, autant les prévenir", a-t-il nuancé.

"Moins d’accidents qu’en 2014"

Dans un contexte de hausse importante de du nombre de morts sur les routes (+9,5% en août par rapport à la même période l’an dernier), de nombreuses associations dédiées à la sécurité routière veulent un durcissement de la politique de répression sur les routes. Un tableau "noirci" à dessein, selon Pierre Chasseray:

"Depuis début janvier, il y a eu 99 tués de plus sur les routes. C’est une catastrophe, un tué sur les routes, c’est toujours un tué de trop", a-t-il précisé. "Mais je rappelle que depuis janvier, il y a eu 1.500 blessés graves de moins sur les routes, les hospitalisations sont en baisse, le nombre d’accidents est à la baisse. Bref, le bilan n’est pas noir, il est plutôt gris clair-gris foncé. La réalité, c’est que sur les routes, on a eu moins d’accidents qu’en 2014".

Mercredi, l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) a annoncé une légère hausse des nombres d'accidents corporels, de blessés et de blessés hospitalisés (respectivement +3,4%, +1,8% et +3,3%).

C. P. avec Jean-Jacques Bourdin