Réécriture ou retrait du projet de loi El Khomri? Des discussions de plus en plus animées au sein du PS

Myriam El Khomri avant le Bureau national du PS - AFP
Ce lundi soir, Myriam El Khomri a défendu pendant plus de trois heures son projet de loi sur la réforme du code du travail devant le bureau national du PS presqu'au complet pour l'occasion (plus d'une soixantaine de membres sur 73, ndlr). Et, malgré des débats parfois houleux, la ministre du Travail affichait un certain optimisme: "Nous allons continuer à travailler dans un esprit constructif", a-t-elle confié à la sortie du Bureau national. De son côté, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement et proche de Manuel Valls, a répété que le texte allait bien subir des retouches.
"On a eu une espèce de texte brut de décoffrage mais, en conseil des ministres, nous aurons un texte qui sera forcément différent, assure-t-il au micro de RMC. Dans tous les cas de figure, il y aura des améliorations, des enrichissements. Et c'est normal". Au total, 35 membres du PS ont pris la parole et parmi eux, Martine Aubry, farouchement opposée au projet de loi El Khomri tel qu'il a été envoyé au conseil d'Etat.
"Le débat sur le retrait n'a pas de sens" (Cambadélis)
Si elle estime toujours qu'il y a "beaucoup, beaucoup" de choses à modifier, dénonçant un projet de loi "extrêmement dangereux", la maire de Lille ne s'est aussi pas gênée pour faire la leçon à sa jeune camarade. Pour autant, elle ne réclame pas le retrait du texte, contrairement à certains syndicats et aux frondeurs du PS. "Ce que je propose, c'est que l'on se donne encore un peu de temps et que nous retravaillons pour faire en sorte que ce projet de loi soit un vrai projet moderne, a-t-elle déclaré. Il faut que ce soit un projet qui améliore à la fois la compétitivité des entreprises et crée de nouvelles protections pour les salariés".
Mais entre un Premier ministre d'accord pour modifier le projet de loi à la marge et des socialistes qui souhaitent la réécriture de pans entiers du texte, on est encore loin d'un accord au sein de la majorité… "J'ai terminé le Bureau national en disant que le débat sur le retrait n'avait pour moi pas de sens parce que nous étions dans un avant-projet, a confié Jean-Christophe Cambadélis, le Premier secrétaire du PS. Comme le texte n'est pas passé en conseil des ministres, on ne peut pas le retirer. Au final, dans sa grande majorité, le parti veut améliorer les choses même s'il y a toujours quelques camarades qui estiment que pour faire mieux il faudrait retirer le texte. Mais, tout le monde est pour l'amélioration".