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Régionales: dans les pas du Front National en Seine-St-Denis

Jordan Bardella, tête de liste du Front National en Seine-St-Denis pour les régionales, sur le marché d'Aulnay-sous-Bois, jeudi 5 novembre 2015. Au second plan, Wallerand de Saint-Just.

Jordan Bardella, tête de liste du Front National en Seine-St-Denis pour les régionales, sur le marché d'Aulnay-sous-Bois, jeudi 5 novembre 2015. Au second plan, Wallerand de Saint-Just. - Joel Saget - AFP

Les élections régionales, c'est tout juste dans un mois. Des élections qui aiguisent l'appétit du front National qui se voit ravir une ou plusieurs régions. Et pour cela, il faut ratisser large, et même dans les banlieues, qui lui sont pourtant loin d'être acquises. RMC a suivi les candidats frontistes en campagne en Seine-St-Denis.

Dans un mois exactement, le dimanche 6 décembre, nous sommes appelés aux urnes pour le premier tour des élections régionales (second tour le dimanche 13 décembre). C'est la première fois que nous élirons nos représentants dans les 13 nouvelles super régions dessinées par la réforme territoriale.

Et il y a un parti qui mise beaucoup sur ces régionales : le Front National. Sa présidente Marine Le Pen en tête, elle qui se voit bien présider la région Picardie – Nord Pas-de-Calais. Pour tenter de ravir une si ce n'est plusieurs régions (le parti a ses chances en Paca également, avec la candidature de Marion Maréchal - Le Pen), le FN ne ménage pas sa peine… jusqu'à tracter dans les villes de banlieue, sur des terres qui sont loin de lui être acquises.

Gerbe matinale et tracts distribués "aux personnes âgées"

RMC a suivi les candidats frontistes lors d'une journée de campagne en Seine-Saint-Denis, où le parti n'avait bénéficié que d'à peine plus de 4% des suffrages exprimés au second tour lors des départementales du printemps dernier (20% au premier tour). La tête de liste, Wallerand de Saint-Just a emmené ses troupes à Stains, là où un sexagénaire venu éteindre un feu de poubelles à l'entrée de son immeuble avait été tué en marge des émeutes qui avaient suivi la mort des jeunes Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois.

L'horaire n'est pas banal. Jordan Bardella, la tête de liste dans le département, a donné rendez-vous à ses troupes à 7h30, à Stains, pour déposer une gerbe sur la tombe du sexagénaire. "Il y a eu cette mort tragique de Zyed et Bouna dans le transformateur électrique, mais il y a aussi eu quatre victimes civils au cours de ces émeutes. Nous sommes ici pour dire qu'il ne faut pas les oublier", explique Jordan Bardella.

"Aujourd'hui il y a une soif de sécurité"

Un hommage à l'abri des regards, à peine le temps de quelques photos et le groupe prend la direction du marché d'Aulnay-Sous-Bois, à quelques kilomètres de là. Le thème est tout trouvé. Ici ce n'est pas l'économie ou la mondialisation que l'on met en avant, c'est la sécurité, une marotte historique du Front National. "Aujourd'hui il y a une soif de sécurité et de vivre en paix chez soi, récite Jordan Bardella, sous l'œil bienveillant de Wallerand de Saint-Just. Donc en ce sens, le Front National a toute sa place dans les banlieues. Nous sommes les seuls aujourd'hui à porter un espoir politique", assure-t-il.

"Ils n'iraient pas faire leur propagande dans les quartiers sensibles"

L'accueil est plutôt bon. Et pour cause, on est loin ici des barres d'immeubles. Et cela fait sourire Amina. Cette habitante n'est pas dupe. "Pour moi cette rue elle est faite pour eux. La population ici, c'est beaucoup de personnes âgées. C'est leur petit gagne-pain, ça saute aux yeux. Je ne pense pas qu'ils iraient distribuer leurs tracts et faire leur propagande dans les quartiers sensibles justement". Pas grave, car outre le tractage traditionnel, le FN a prévu d'envoyer son programme directement dans les boites aux lettres.

Toutes les têtes de liste aux régionales en Ile-de-France

Outre Wallerand de Saint-Just pour le FN, voici les autres tête de liste en Ile-de-France : Valérie Pécresse (Les Républicains), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Marielle de Sarnez (Modem), Claude Bartolone (PS), Emmanuelle Cosse (EELV), Pierre Laurent (PCF), Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), François Asselineau (Union populaire républicaine), et Aurélien Véron (Parti libéral démocrate).

Philippe Gril avec Marie Régnier