Rémi, sapeur-pompier lillois, sur RMC: "J'ai été menacé par une kalachnikov!"

Le 4 septembre dernier, pour la première fois depuis près de dix ans en France, un pompier est mort, tué par la personne qu'il était venu secourir.
Le métier est en évolution: les demandes de secours à la personne sont toujours plus nombreuses, elles mobilisent aujourd'hui 84% des interventions des pompiers, contre 54% vingt ans plus tôt.
En somme, de moins en moins "soldat du feu", de plus en plus ultime recours face à la détresse humaine et sociale, parfois violente, dans tous types de milieux.
"On s'imagine pouvoir éviter les balles"
Alors comment faire face quand les conditions de travail sont si difficiles et les effectifs en baisse? Rémi, sapeur-pompier à Roubaix qui s'interroge malgré une vocation chevillée au corps. En 13 ans, il a été agressé une vingtaine de fois. Comme après cette intervention, pour éteindre une voiture.
"J'ai été menacé avec par une kalachnikov! Je suis parti tout de suite en slalomant comme on voit à la télé et quand on s'imagine pouvoir éviter les balles".
"Je ne suis plus le même qu'avant, que quand j'ai commencé"
Un sourire dans la voix qui cache mal des séquelles psychologiques.
"Traumatisé, révolté, je ne suis plus le même qu'avant, que quand j'ai commencé. J'ai moins de patience avec ma femme, moins de patience avec les gens, je suis stressé. Je suis obligé de me réveiller dans la nuit, je ne sais plus faire une nuit d'affilé".
"Je mets de côté au cas où, pour partir au calme"
Alors Rémi pense à une reconversion: "Je mets de côté au cas où, pour partir au calme, dans l'agriculture par exemple ou l'élevage. J'ai vraiment pensé à ça. C'est quelque chose qui me travaille tous les jours".
L'an dernier, 23 pompiers ont arrêté définitivement le métier dans le département du Nord. Du jamais vu.