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Renforcement des directives anticipées : "On n'a pas envie de mourir, jamais"

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Les députés Jean Leonetti et Alain Claeys remettent ce vendredi un rapport sur la fin de vie à François Hollande. Parmi les principales mesures: le renforcement des directives anticipées. RMC s'est rendue dans un service de soin palliatif à Paris afin de voir comment celles-ci s'appliquent à l'heure actuelle.

La question de la fin de vie et de l'euthanasie est un sujet qui divise la société française. Celui-ci qui refait surface ce vendredi avec la remise d'un rapport des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) au président de la République. L'une des mesures principales de ce rapport est le renforcement des directives anticipées. Ces choix des patients qui écrivent si oui ou non ils souhaitent un acharnement thérapeutique, si oui ou non ils souhaitent que la médecine les garde en vie, même si il n'y plus d'espoir. Le texte préconise que le médecin devrait désormais être obligé de suivre la volonté du patient. Et ce même si l'entourage souhaite continuer les traitements.

"J'ai indiqué que je ne voulais pas d'acharnement thérapeutique"

RMC s'est rendue dans un service de soin palliatif à Paris, le centre hospitalier des Diaconesses. Force est de constater que cette directive anticipée contraignante ne serait pas évidente à mettre en place. Marie-Hélène, ancienne institutrice de 68 ans, est gravement malade et vit depuis quelques mois dans cet établissement. En fin de vie, elle a écrit ses volontés : "Si on a l'impression que je souffre énormément je ne tiens pas à continuer à vivre. C'est pourquoi j'ai indiqué que je ne voulais pas d'acharnement thérapeutique".

Marie-Hélène a donc fait sa directive anticipée et dans le futur celle-ci pourrait s'imposer aux médecins. Mais à en croire Pauline, infirmière de ce centre hospitalier, tout n'est pas si simple. Dans Bourdin Direct, elle assure que l'état d'esprit des séniors évolue tous les jours : "Parfois, il y a un ras-le-bol mais, quand on creuse un petit peu, on se rend compte que ce n'est pas :'J'en ai marre, supprimez-moi.' En réalité l'être humain a un instinct de survie très fort".

"Les directives anticipées ne peuvent pas prévoir toutes les problématiques"

C'est pourquoi, selon elle, "ce qu'on peut interroger chez quelqu'un de sain, c'est toujours à revérifier quand la personne est vraiment au fond d'un lit". Marie-Hélène en est l'exemple même. Elle ne voulait pas d'acharnement thérapeutique mais aujourd'hui son traitement lui permet de rester en vie. "J'ai l'impression que l'instinct de survie on l'a n'importe comment. On n'a pas envie de mourir. Jamais"

Laure Copel, chef de l'unité de soins palliatif de l'hôpital des Diaconesses, confirme à RMC toute la difficulté de mettre en place une telle directive. En effet, elle souligne que "les directives anticipées ne peuvent pas prévoir toutes les problématiques. Parfois, certains de nos patients arrivent avec des idées noires. Mais, avec une prise en charge adaptée, on voit une reprise de goût à la vie".

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Maxime Ricard avec Thomas Chupin