Report de l'université d'été du PS: "Un vrai aveu d'échec"
Le Parti socialiste reporte son université d'été de Nantes face aux "risques de violence". Depuis plusieurs semaines, les appels à perturber l'université du PS dans le cadre de la mobilisation contre la loi Travail s'étaient multipliés, , conjonction de la protestation contre la construction de l'aéroport de Notre-Dames-des-Landes et de celle à la loi Travail. Le premier secrétaire du parti Jean-Christophe Cambadélis a donc annoncé ce dimanche le report de ce rassemblement prévu à Nantes du 26 à 28 août.
Une décision dénoncée par un certain nombre d'élus socialistes dans la soirée. "Comment a-t-on pu en arriver là", s'est notamment interrogé un député membre du conseil national du parti. Et de déplorer "un aveu d'échec du PS empêché d'organiser un rassemblement par la crainte de militants de gauche révoltés par la politique d'un gouvernement de gauche". Ce même élu socialiste se demande même si "n'arrange pas le PS car cela permet d'étouffer la contestation à l'extérieur comme à l'intérieur du parti".
"Tout le monde va y perdre"
"C'est un peu la double peine", lance un autre membre du conseil national du parti. Les militants sont empêchés de débattre à cause de la politique du gouvernement que nous subissons". Sur RMC ce lundi, Yann Galut, député du Cher et membre du conseil national du parti, déplore, lui aussi, ce report. "Pourquoi en est-on arrivé à cette situation-là? Comment peut-on justifier et explique qu'après quatre ans de gouvernement le PS ne puisse plus se réunir sans qu'il n'y ait de manifestation ou des incidents ?", s'emporte-t-il.
Et d'estimer: "C'est un vrai aveu d'échec. Je considère qu'il faut que le gouvernement réfléchisse à la manière dont sa politique est perçue. Quand on est face à un mur il y a deux solutions: soit on freine, on essaye de comprendre ce qu'il se passe; soit on accélère et on rentre dans le mur. Je crois que maintenant malheureusement le gouvernement est en train d'accélérer. Tout le monde va y perdre".
"C'est cohérent"
De son côté, le PS justifie sa décision par un souci de sécurité mais aussi de cohérence. Un porte-parole du parti explique qu'"on ne peut pas dire à la CGT de faire preuve de responsabilité dans sa mobilisation et nous, organiser comme si de rien était notre université d'été". "L'idée, très simple, est de dire que l'on fera cette université dans un autre contexte", indique Razzy Hammadi, député de Seine-Saint-Denis et porte-parole du PS.
"Nos forces de police sont très fatiguées. C'est donc cohérent, justifie-t-il encore. On ne peut pas demander aux uns et aux autres d'essayer de modérer leur mobilisation pour justement prendre en compte ce contexte et nous-mêmes rassembler des dizaines de milliers de personnes en un lieu où l'on sait qu'à quelques kilomètres il y a plusieurs centaines de gens dont le seul objectif est d'en découdre".