Roman Polanski sort de son silence après une nouvelle accusation de viol

"On essaie de faire de moi un monstre": Roman Polanski riposte pour la première fois depuis l'accusation de viol de la Française Valentine Monnier, dénonçant une "histoire aberrante" et accusant le producteur Harvey Weinstein d'avoir relancé les attaques contre lui en 2003.
Dans un entretien au magazine Paris Match à paraître jeudi, dont il fait la Une, le réalisateur de 86 ans "nie absolument", comme il l'avait déjà fait par l'intermédiaire de son avocat il y a un mois, les accusations de Valentine Monnier. Cette photographe française affirme avoir été frappée et violée par Polanski en 1975 en Suisse alors qu'elle avait dix-huit ans.
Affirmant se souvenir "à peine" d'elle, le réalisateur dit "n'avoir évidemment aucun souvenir de ce qu'elle raconte, puisque c'est faux". "Je le nie absolument", poursuit-il. "Son visage sur les photos publiées me dit quelque chose, pas plus."
"C'est facile d'accuser quand tout est prescrit depuis des dizaines d'années, et lorsqu'on est certain qu'il ne peut y avoir de procédure judiciaire pour me disculper", estime le cinéaste franco-polonais.
Des accusations d'une dizaine de femmes
Cette accusation s'ajoute à celles d'autres femmes ces dernières années contre Roman Polanski, toujours poursuivi par la justice américaine pour relations sexuelles illégales en 1977 avec une mineure, Samantha Geimer.
En mai 2010, en plein festival de Cannes, l'actrice britannique Charlotte Lewis accuse le réalisateur d'avoir "abusé sexuellement" d'elle lors d'un casting organisé chez lui en 1983, alors qu'elle avait 16 ans.
Deux mois avant le début de l'affaire Weinstein, une femme identifiée comme "Robin M" accuse Roman Polanski d'agression sexuelle lorsqu'elle avait 16 ans. Les faits qui auraient eu lieu en 1973 sont également prescrits.
Un mois plus tard, Renate Langer, une ancienne actrice, dépose une plainte pour viol, affirmant avoir été agressée à Gstaad, en 1972: elle avait 15 ans. La justice suisse déclare ces accusations prescrites.
À l'automne 2017, une artiste américaine, Marianne Barnard, accuse aussi le réalisateur de l'avoir agressée en 1975, alors qu'elle avait 10 ans.