Salon de l'Agriculture: "Le moral est à zéro, on a envie de rentrer chez nous"

Adieu veaux, vaches, cochons, ce dimanche soir, le salon de l'Agriculture ferme ses portes. Au total 10 jours de concours pour les éleveurs, de découverte et de dégustation pour les visiteurs. Plus de 1.000 exposants étaient venus faire partager au public les produits de leurs régions.
Le salon reste populaire, mais ses chiffres de fréquentation sont attendus en baisse, selon son président, Jean-Luc Poulain. "On sera très vraisemblablement ce soir sous les 690.000 (visiteurs), à moins d'un miracle", a-t-il déclaré dimanche matin. Et RMC a pu le constater: cette année, il y a moins de monde dans les allées.
Benoît Auffray, qui tient un stand de douceurs bretonnes se dit "dépité": "C'est la première année où c'est aussi calme que ça. En chiffres, on est à moins 50-60% par rapport à l'année dernière. Le matin, on ne fait rien, on travaille un petit peu l'après-midi à partir de 14h-15h et puis à 16h30, il n'y a plus personne". Du coup, il n'a plus qu'une idée en tête, remballer le plus vite possible: "Le moral est à zéro, on a envie de rentrer chez nous. On ne sait pas si on va revenir l'année prochaine, malheureusement".
Le moral n'est pas meilleur sur le stand de fruits de mer voisin: "Nous, en termes de chiffres on est à -30% de recettes actuellement".
"Peur des attentats"
Effet de la crise, effet post-attentat, colère des agriculteurs, autant de facteurs qui ont dissuadé les visiteurs estime Jean Piel, du comité des Pêches de Bretagne: "Je pense que l'effet cumulé de la peur des attentats et des manifestations des éleveurs ont beaucoup refroidi les visiteurs, notamment les familles qui ont eu peur peut-être de mouvements violents avec leurs enfants".
Et cette édition 2016 ne restera pas seulement dans les mémoires pour ses chiffres en berne. Ce 53e Salon de l'Agriculture "restera une édition exceptionnelle, avec un état d'esprit très difficile au départ", estime le président de la FNSEA, Xavier Beulin. "C'est retombé, mais la colère et le désarroi sont toujours là".