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Sarkozy assure qu'il ne reculera pas sur la prime aux salariés

Nicolas Sarkozy en visite à Nancy. Le chef de l'Etat a assuré mardi qu'il ne reculerait pas sur son projet de prime aux salariés des entreprises qui augmentent leurs dividendes, malgré les critiques qu'il suscite et annoncé qu'il serait présenté en consei

Nicolas Sarkozy en visite à Nancy. Le chef de l'Etat a assuré mardi qu'il ne reculerait pas sur son projet de prime aux salariés des entreprises qui augmentent leurs dividendes, malgré les critiques qu'il suscite et annoncé qu'il serait présenté en consei - -

NANCY, Meurthe-et-Moselle (Reuters) - Nicolas Sarkozy a assuré mardi qu'il ne reculerait pas sur son projet de prime aux salariés des entreprises...

NANCY, Meurthe-et-Moselle (Reuters) - Nicolas Sarkozy a assuré mardi qu'il ne reculerait pas sur son projet de prime aux salariés des entreprises qui augmentent leurs dividendes, malgré les critiques qu'il suscite et annoncé qu'il serait présenté en conseil des ministres la semaine prochaine.

En visite à Nancy, le chef de l'Etat est resté concentré sur l'objet de son déplacement, l'emploi des seniors, refusant de répondre aux journalistes qui l'interrogeaient sur l'affaire Dominique Strauss-Kahn, accusé d'agression sexuelle.

Le matin à Paris, il avait invité les dirigeants de la majorité à faire preuve de "hauteur" et "dignité" sur l'inculpation à New York du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), leur demandant de se concentrer sur le travail qui reste à faire jusqu'en 2012.

Lors d'une table ronde sur l'emploi à Nancy comme lors de la visite d'une usine dans la campagne lorraine, il est revenu sur le projet de primes aux salariés dévoilé en avril en même temps qu'il relançait la thématique, reléguée au second plan pendant la crise, du pouvoir d'achat.

"Je ne cèderai pas plus que nous n'avons cédé sur la réforme des retraites ", a-t-il dit de cette prime qui suscite l'hostilité du patronat comme des syndicats, pour qui elle ne saurait se substituer à des hausses de salaires.

Exonérée de charges sociales jusqu'à hauteur de 1.200 euros, cette prime sera obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés qui distribuent des dividendes en hausse à leurs actionnaires, son montant devant être négocié avec les syndicats.

LE COMPTE N'Y EST PAS

"Je pense qu'ils ont grand tort de ne pas considérer que c'est un élément de compétitivité que d'avoir des salariés dans les entreprises qui se voient reconnus pour le travail qu'ils ont fait", a déclaré Nicolas Sarkozy à propos des employeurs.

"C'est une question de justice, le jour où dans notre pays on aura compris que quand tout le monde se sent respecté dans l'entreprise, l'entreprise va mieux, on aura fait un pas de géant dans la compétitivité de la France", a-t-il ajouté.

Il s'est félicité que le taux d'emploi des 55-59 ans se soit amélioré de cinq points entre 2007 et 2010 en France, ce qui lui a permis selon de rattraper la moyenne européenne.

"Depuis trente ans, on était habitué à dire aux gens : 'attendez 55 ans et au revoir'. On n'est pas fichu, on est jeune quand on est quinqua ", a-t-il déclaré en soulignant que les entreprises avaient obligation depuis 2010 de négocier des accords sur l'emploi des seniors.

Malgré les progrès réalisés, la France reste à la traîne en Europe sur la tranche d'âge 55/64 ans, avec un taux d'emploi qui atteignait 38,3% en 2009, selon des statistiques Eurostat, contre une moyenne de 46,5% dans l'Union, 51,5% en Allemagne et un plus haut de 70% enregistré en Suède.

Dans les dernières statistiques de l'emploi de mars, marquées par un recul global du chômage pour le troisième mois consécutif, le nombre des demandeurs d'emploi de plus de 50 ans a encore progressé de 0,4% sur le mois et de 13% sur un an.

"On n'y est pas encore, le compte n'y est pas mais les premiers résultats arrivent", a indiqué Nicolas Sarkozy.

"Et c'est ça qu'il faut comprendre, il n'y a pas de fatalité, on peut y arriver si on travaille, si on investit, si on améliore la formation de nos jeunes, si on permet à nos quinquas de rester dans l'entreprise, si on crée de la croissance, on va y arriver !".

Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse

REUTERS