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Sarkozy célèbre en Jeanne d'Arc la première résistante

Nicolas Sarkozy en compagnie de Nadine Morano à la sortie de la maison natale de Jeanne d'Arc, à à Domrémy-la-Pucelle. Le président de la République a célébré vendredi à Vaucouleurs le 600e anniversaire de la naissance de la jeune paysanne lorraine, la dé

Nicolas Sarkozy en compagnie de Nadine Morano à la sortie de la maison natale de Jeanne d'Arc, à à Domrémy-la-Pucelle. Le président de la République a célébré vendredi à Vaucouleurs le 600e anniversaire de la naissance de la jeune paysanne lorraine, la dé - -

par Emmanuel Jarry VAUCOULEURS, Meuse (Reuters) - Nicolas Sarkozy a célébré vendredi en Jeanne d'Arc un symbole d'identité, d'unité et de...

par Emmanuel Jarry

VAUCOULEURS, Meuse (Reuters) - Nicolas Sarkozy a célébré vendredi en Jeanne d'Arc un symbole d'identité, d'unité et de résistance nationales et dénoncé "ceux qui voudraient s'en servir pour diviser" - allusion transparente au Front national, qui en a fait une icône de l'extrême-droite.

Le président de la République marquait à Vaucouleurs le 600e anniversaire de la naissance de cette jeune paysanne lorraine analphabète, qui lança en 1429 de cette bourgade de la Meuse sa croisade pour "bouter les Anglais" hors du royaume de France.

Une façon, pour le chef de l'Etat, à 106 jours de l'élection présidentielle, de flatter l'électorat le plus conservateur mais aussi de s'inscrire dans la tradition de ses prédécesseurs, qui ont tous sacrifié, sauf Georges Pompidou, au culte de ce mythe fondateur de la nation française.

"Jeanne fut en vérité le visage de la première résistance française, à l'époque où au milieu des plus terribles épreuves se forgea la conscience nationale", a déclaré Nicolas Sarkozy devant 800 personnes réunies dans le gymnase du collège local.

Jeanne d'Arc incarne les racines chrétiennes de la France sans faire injure à la laïcité, a-t-il dit.

Il a estimé que toutes les familles spirituelles pouvaient se reconnaître en celle qui est une sainte pour l'Eglise et, pour la République, l'incarnation "des plus belles vertus françaises" et du patriotisme.

"Jeanne n'appartient à aucun parti, à aucune faction, à aucun clan ; Jeanne, c'est la France dans ce que la France a de plus singulier et de plus universel car Jeanne est sans doute la Française la plus connue, la plus respectée, la plus aimée dans le monde entier", a poursuivi Nicolas Sarkozy.

"Puissions-nous continuer (...) de penser à elle comme le symbole de notre unité et ne pas la laisser entre les mains de ceux qui voudraient s'en servir pour diviser", a ajouté le chef de l'Etat. "Diviser au nom de Jeanne d'Arc, c'est trahir la mémoire de Jeanne d'Arc."

Le FN, qui célèbre chaque année à Paris la mémoire de Jeanne d'Arc et dont les dirigeants, Marine Le Pen et son père Jean-Marie en tête, célébreront samedi l'anniversaire dans la capitale, crie à la "récupération électorale".

"PAS EN CAMPAGNE"

La présidente et candidate du FN à la présidentielle a accusé jeudi soir Nicolas Sarkozy de courir après elle.

"Mais qu'il sache que j'ai des convictions plus fortes, et j'ai un coeur plus pur et des jambes plus longues", a ajouté Marine Le Pen sur France 2.

Réplique d'Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, sur BFMTV: "J'ai vu qu'elle se prenait pour Jeanne d'Arc. Peut-être qu'elle trouvera ainsi les voix du Seigneur".

Pour Patrick Buisson, autre conseiller du chef de l'Etat, la célébration du patrimoine historique de la France s'inscrit dans les fonctions normales d'un président de la République et le procès en récupération ou la polémique n'ont pas lieu d'être.

"Election ou pas, Nicolas Sarkozy aurait été là. Il n'est pas en campagne", a-t-il confié à des journalistes, pendant que le président de la République rencontrait des historiens dans la mairie de Vaucouleurs.

Nicolas Sarkozy avait auparavant été le premier président de la Ve République à visiter à Domrémy-la-Pucelle, à une vingtaine de kilomètre de Vaucouleurs, la maison natale de Jeanne-d'Arc, une modeste bâtisse médiévale fraîchement ravalée.

Il a été salué dans ce village de 167 habitants par une petite foule, en partie amenée en autobus, et par une fanfare qui a entonné "En passant par la Lorraine" et les "Gaulois sont dans la plaine", repris à pleins poumons par la régionale de l'étape, la ministre de l'Apprentissage, Nadine Morano.

Plus tard, à Vaucouleurs, où le dernier chef d'Etat à être venu était le général Charles de Gaulle, en 1961, selon un élu local, c'est au pas de charge qu'il a traversé la chapelle de cette ancienne place-forte surplombant la Meuse et la crypte où Jeanne d'Arc se recueillait devant une statue de la Vierge.

"Il faut y être pour des raisons symboliques mais il n'est pas nécessaire de s'y éterniser", a confié le ministre de la Défense, Gérard Longuet, lui aussi lorrain, à un autre membre de la délégation présidentielle, à la sortie de la crypte.

Avec Gérard Bon, édité par Patrick Vignal

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