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Sarkozy dit s'adresser autant aux électeurs centristes que FN

Nicolas Sarkozy a assuré mardi sur RMC et BFM TV qu'il ne s'adressait pas seulement aux près de 6,5 millions de Français qui ont voté pour Marine Le Pen le 22 avril mais "à tous les électeurs quels qu'ils soient, y compris aux électeurs du MoDem et de M.

Nicolas Sarkozy a assuré mardi sur RMC et BFM TV qu'il ne s'adressait pas seulement aux près de 6,5 millions de Français qui ont voté pour Marine Le Pen le 22 avril mais "à tous les électeurs quels qu'ils soient, y compris aux électeurs du MoDem et de M. - -

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a estimé mardi que les électeurs du Front national (FN) le faisaient de plus en plus par adhésion à ses idées après...

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a estimé mardi que les électeurs du Front national (FN) le faisaient de plus en plus par adhésion à ses idées après quatre années de crise financière et économique.

Le président-candidat a néanmoins assuré qu'il ne s'adressait pas seulement aux près de 6,5 millions de Français qui ont voté pour Marine Le Pen le 22 avril et que le discours de sa campagne du deuxième tour était "équilibré".

A la question de savoir si le vote Front national était un "vote d'adhésion" aux thèmes du parti d'extrême droite, il a répondu sur RMC et BFM TV: "De plus en plus".

"C'est un vote de crise après quatre années de crise et je dois reconnaître que c'est de plus en plus un vote d'adhésion et pas simplement un vote de protestation", a-t-il dit.

Mercredi dernier, sur TF1, il avait assuré, à propos des résultats du premier tour de la présidentielle, que "ce n'est pas un vote d'adhésion, c'est un vote de crise".

Pour Nicolas Sarkozy cependant, les électeurs de Marine Le Pen "ne sont pas d'extrême droite pour la plupart et ils n'ont aucun lien avec la petite entreprise familiale, père et fille, qu'est le Front national."

"Qu'est ce qu'ils disent? On veut garder notre mode de vie, on veut des frontières, on veut en France garder nos territoires, nos valeurs, on comprend bien qu'il y a des efforts à faire, on est tout à fait d'accord pour rester ouverts mais il y a (...) des valeurs qu'on a héritées de nos parents, on ne veut pas que ça change. C'est un peu ça le vote Front national", a-t-il expliqué.

TROP D'IMMIGRÉS

En quête des voix qui se sont portées sur Marine Le Pen au premier tour, Nicolas Sarkozy multiplie depuis les gestes en direction de cet électorat dont il a un besoin impératif pour devancer le favori socialiste François Hollande le 6 mai.

Il développe ainsi largement dans ses discours les thèmes de la protection des frontières, de la stigmatisation de l'assistanat ou de l'immigration.

Prié de dire s'il y avait trop d'immigrés en France, il a répondu par deux fois "oui".

"Notre système d'intégration ne fonctionne pas, ayant accueilli trop de monde. Nous avons paralysé notre système d'intégration", a-t-il dit.

Son projet présidentiel prévoit de diviser par deux l'immigration légale chaque année.

Nicolas Sarkozy a assuré toutefois qu'il s'adressait "à tous les électeurs quels qu'ils soient, y compris aux électeurs du MoDem et de M. (François) Bayrou".

"M. Bayrou a mis au coeur de son projet l'adoption de la règle d'or" de bonne discipline budgétaire, a-t-il indiqué en soulignant que celle-ci était également à son programme et qu'il était prêt à organiser un référendum pour la faire adopter.

"Vous voyez bien que je ne parle pas qu'aux abstentionnistes ou qu'aux électeurs du Front national. Cette proposition c'est très clairement pour les électeurs centristes (...) Vous voyez bien que mon discours est équilibré et que j'ai autant besoin des électeurs centristes, des abstentionnistes, que de ceux qui se sont portés sur Marine Le Pen au premier tour."

Yann Le Guernigou, Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse

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