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Sarkozy fait campagne à La Réunion, fief de la gauche

Nicolas Sarkozy est arrivé mercredi matin à La Réunion pour une courte visite électorale au cours de laquelle il devrait faire des propositions pour lutter contre la vie chère et le chômage des jeunes, deux maux endémiques de ce département français de l'

Nicolas Sarkozy est arrivé mercredi matin à La Réunion pour une courte visite électorale au cours de laquelle il devrait faire des propositions pour lutter contre la vie chère et le chômage des jeunes, deux maux endémiques de ce département français de l' - -

par Yann Le Guernigou SAINT-DENIS DE LA REUNION (Reuters) - Nicolas Sarkozy est arrivé mercredi matin à La Réunion pour une courte visite électorale...

par Yann Le Guernigou

SAINT-DENIS DE LA REUNION (Reuters) - Nicolas Sarkozy est arrivé mercredi matin à La Réunion pour une courte visite électorale au cours de laquelle il devrait faire des propositions pour lutter contre la vie chère et le chômage des jeunes, deux maux endémiques de ce département français de l'océan Indien qui est un fief de la gauche.

Le président-candidat, qui passera à peine 12 heures sur place, effectue pour l'occasion le seul déplacement outre-mer de sa campagne avant le premier tour. Il a prévu toutefois une rencontre avec des Français d'outre-mer le 15 avril à Paris.

Profitant des divisions de la gauche, l'UMP s'était emparé de la présidence de région de La Réunion en 2010, mais le rapport de force local lui reste très défavorable : l'île avait voté à plus de 63% pour sa rivale socialiste Ségolène Royal au deuxième tour de la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy enregistrant pour l'occasion son plus mauvais score national.

Un sondage IPSOS-Journal de l'île-Clinacoo-Réunion 1ère paru récemment place François Hollande en position encore plus favorable, avec 67% d'intentions de vote. Au premier tour, le candidat socialiste, qui était ce week-end dans l'île, est crédité de 39% des voix, contre 24% pour le président sortant, mais avec un taux d'abstention qui devrait dépasser 30%.

Après une rencontre à huis clos avec les élus de la majorité dans un hôtel de Saint-Denis, Nicolas Sarkozy prendra la direction du sud de l'île, un fief de la droite, où il aura un échange avec les autorités religieuses.

Suivra une désormais traditionnelle rencontre avec des Réunionnais dans un café de Saint-Pierre, comme il l'a déjà fait pour plusieurs étapes de sa campagne en France métropolitaine, avant un meeting en fin d'après-midi où quelque 10.000 personnes sont attendues.

DES SYNDICATS MOBILISES

Trois syndicats ont lancé un appel à un rassemblement devant la préfecture de Saint-Denis à La Réunion pour dénoncer "les dégâts causés dans les services publics" par sa politique.

Nicolas Sarkozy devrait exposer lors du meeting ses propositions pour l'outre-mer en matière de lutte contre la vie chère, à l'origine de troubles sociaux récurrents dans les départements d'outre-mer, comme à Mayotte et à La Réunion ces derniers mois ou aux Antilles début 2009.

Alors que le gouvernement a mis en place depuis deux ans des observatoires des prix et mobilisé l'Autorité de la concurrence, Nicolas Sarkozy promet dans une interview publiée mercredi par le Journal de l'Ile de la Réunion des "propositions très fortes" pour développer la concurrence dans la distribution, contrôlée par un nombre très limité d'acteurs.

Dans son entourage, on évoque la possibilité de faire appel à une réglementation européenne qui obligerait les intéressés à céder des surfaces de vente, ce qui permettrait d'augmenter les acteurs du secteur là où les marges seraient jugées trop élevées.

Dans une autre interview accordée au Quotidien de La Réunion, le président candidat promet aussi des mesures "d'une ampleur inédite" pour favoriser l'emploi des jeunes, dont le taux de chômage atteint 60% dans le département.

Alors que le patronat de l'île réclame des baisses de charges et des aides fiscales, Nicolas Sarkozy dit souhaiter que, à l'avenir, toute exonération ait pour contrepartie des engagements des entreprises en matière d'emploi.

Avec Bernard Grollier, édité par Marine Pennetier

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