Sarkozy regrette Le Fouquet's, le Paloma et ses écarts verbaux

Nicolas Sarkozy a regretté mardi sa présence au Fouquet's le soir de son élection en 2007 puis la croisière qui a suivi sur le yacht de l'industriel Vincent Bolloré, deux événements qui ont alimenté l'image de président "bling bling" agitée par ses détrac - -
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a regretté mardi sa présence au Fouquet's le soir de son élection en 2007 puis la croisière qui a suivi sur le yacht de l'industriel Vincent Bolloré, deux événements qui ont alimenté l'image de président "bling bling" agitée par ses détracteurs, tout en les liant à ses difficultés conjugales de l'époque.
Invité de l'émission Des Paroles et des Actes sur France 2, il a également reconnu que son style agressif face à des interlocuteurs qui l'insultaient au Guilvinec ou au salon de l'Agriculture n'était pas celui d'un président.
Le président-candidat a déclaré qu'il conservait un "souvenir ambivalent" de la soirée du Fouquet's, en compagnie notamment de plusieurs hommes d'affaires de ses amis, dans la mesure où le couple qu'il formait alors avec Cecilia Sarkozy était en train d'"exploser".
"Ça aurait dû être le couronnement de ma vie, professionnelle en tout cas, je dois dire qu'une partie de ma tête était consacrée à d'autres problèmes, j'étais troublé", a-t-il dit.
Quant à la croisière sur le yacht Paloma au large de Malte, il a déclaré qu'il n'avait fait que répondre à une invitation de Vincent Bolloré, un ami de "30 ans", qui lui a proposé de s'y reposer après sa campagne électorale dans l'espoir que ce séjour "arrange les choses dans son couple".
"J'ai fait une erreur: une partie de mon cerveau était occupée à sauver quelque chose, je n'ai pas impacté le poids du symbole de la chose", a-t-il indiqué.
Défendant ses relations étroites avec d'autres industriels comme Martin Bouygues, il a reproché, sans le nommer, au Parti socialiste de faire appel à des "chanteurs, anciens sportifs, qui ont passé toute leur carrière en Suisse" pour animer ses meetings, en référence à Yannick Noah.
S'agissant de son style, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il n'aurait pas dû répondre agressivement à un pêcheur qui le provoquait lors d'une visite au port du Guilvinec en 2007 ou d'opposer l'année suivante un "casse toi pov'con !" à un visiteur du salon de l'Agriculture qui refusait de lui serrer la main.
"J'ai fait une erreur (...) quand on m'insulte gratuitement je n'aime pas bien ça, mais président je n'aurais pas dû réagir comme ça."
De même, il a dit "ô combien" regretter la tentative de nomination de son fils Jean Sarkozy à la présidence de l'Epad (Etablissement public d'aménagement du quartier d'affaires de La Défense). "Ça lui aurait évité bien des problèmes, bien des polémiques !"
"J'ai fait une erreur. Comme ce poste que j'avais exercé n'était pas rémunéré (...) je me suis dit 'Jean peut faire acte de candidature, ça n'a aucune importance'. Je me suis trompé", a-t-il concédé.
Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry, édité par Henri-Pierre André