Sarkozy rend hommage à l'armée française et défend son budget

Au siège de l'Ecole navale de Lanvéoc-Poulmic, près de Brest, Nicolas Sarkozy a rendu hommage à l'action des forces armées françaises sur les théâtres libyen, ivoirien et afghan en 2011. /Photo prise le 3 janvier 2011/ REUTERS/Eric Feferberg/Pool - -
par Yann Le Guernigou
LANVEOC-POULMIC, Finistère (Reuters) - Nicolas Sarkozy a rendu hommage mardi à l'action des forces armées françaises sur les théâtres libyen, ivoirien et afghan en 2011, déclarant qu'elles avaient permis à la France d'assumer un "rôle de premier plan" et de tenir son rang dans le monde.
Le chef de l'Etat, qui s'exprimait à Lanvéoc-Poulmic, près de Brest dans le Finistère, a indiqué en outre qu'il assumait pleinement "l'effort considérable" représenté par le maintien à un niveau élevé, dans la crise actuelle, du budget de renouvellement des équipements militaires.
"Conserver un haut niveau d'expertise technologique et scientifique nous donne une indépendance précieuse et une avance stratégique que certains de nos grands partenaires n'ont déjà plus", a-t-il dit.
Après l'infanterie de marine à Vannes (Morbihan) il y a deux ans puis la base aérienne de Saint-Dizier (Haute-Marne) en 2011, Nicolas Sarkozy avait choisi le siège de l'Ecole navale pour les derniers voeux aux armées de son quinquennat.
Il a mis en avant un bilan 2011 marqué par le succès de l'armée française en Libye, où la France a été aux côtés de Royaume-Uni le fer de lance de l'aide aux insurgés en lutte contre le colonel Mouammar Kadhafi, de même que son rôle pour faire respecter le verdict des urnes en Côte d'Ivoire.
Il a évoqué de même l'Afghanistan, où 26 soldats français sont morts l'an passé, soulignant qu'elle y était confrontée aujourd'hui "au travail le plus délicat".
SARKOZY DÉFEND LE 14 JUILLET
"La France, et c'est tout à son honneur, a donc joué un rôle de premier plan en 2011 grâce à votre mobilisation. Elle a tenu son rang et montré au monde sa détermination. Elle a contribué au succès de la démocratie et aidé les peuples à prendre en mains leur destin", a-t-il déclaré.
Nicolas Sarkozy, qui aime à se présenter comme un capitaine solidement installé à la barre du bateau France dans la tempête de la crise économique, a été servi mardi par les éléments.
C'est dans la bourrasque qu'il a assisté depuis le quai de l'Ecole navale à des démonstrations de lutte contre la piraterie et de sauvetage en mer par les nouveaux hélicoptères NH90 Caïman de la marine française.
A quatre mois de la présidentielle, il n'a pas manqué d'égratigner l'opposition en évoquant à demi-mot la polémique de novembre dernier, quand l'UMP avait accusé les socialistes et les verts de vouloir brader, dans leur accord électoral, le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l'Onu.
"Notre puissance n'est pas uniquement économique, elle est aussi diplomatique et militaire", a-t-il dit, en assurant qu'il n'abandonnerait "jamais" la capacité de la France à se défendre et "à hausser le ton sur la scène internationale quand les événements l'exigent".
Il a été plus direct sur la proposition controversée de la candidate écologique Eva Joly de suppression du défilé militaire du 14 juillet, qui "doit demeurer le jour où l'armée et la nation communient autour des valeurs de la République."
"Jamais je ne pourrais accepter la remise en cause de ce défilé que tant de pays envient à la France et qui fait la fierté de nos compatriotes!".