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Sarkozy veut gouverner jusqu'au bout mais la campagne fait rage

Affiche de Nicolas Sarkozy lors des voeux de l'UMP au siège parisien du parti. Le chef de l'Etat a demandé mercredi à son gouvernement, lors du premier conseil des ministres de 2012, de travailler jusqu'à l'élection présidentielle du printemps prochain ma

Affiche de Nicolas Sarkozy lors des voeux de l'UMP au siège parisien du parti. Le chef de l'Etat a demandé mercredi à son gouvernement, lors du premier conseil des ministres de 2012, de travailler jusqu'à l'élection présidentielle du printemps prochain ma - -

par Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a demandé mercredi à son gouvernement, lors du premier conseil des ministres de 2012, de...

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a demandé mercredi à son gouvernement, lors du premier conseil des ministres de 2012, de travailler jusqu'à l'élection présidentielle du printemps prochain mais à 108 jours du premier tour, la campagne fait déjà rage.

Selon la porte-parole du gouvernement, le président de la République a demandé aux ministres d'être "mobilisés jusqu'à la dernière seconde" et d'agir "jour et nuit, sept jours sur sept", au service des Français qui souffrent de la crise.

Valérie Pécresse a ainsi réaffirmé que les conclusions du sommet social sur l'emploi, convoqué le 18 janvier par Nicolas Sarkozy, devraient trouver "une traduction concrète" et entrer en vigueur avant la présidentielle.

Cela vaut pour le basculement, promis par le chef de l'Etat dans ses voeux aux Français, d'une partie du financement de la protection sociale sur la taxation des importations, avec une part au moins de hausse de TVA, a précisé la ministre du Budget.

"Le président a été extrêmement clair : ces nouvelles modalités de financement de la protection sociale (...) seront mises en place avant l'élection présidentielle", a-t-elle dit. "Entrée en vigueur, cela veut dire loi promulguée."

La session parlementaire ordinaire s'achevant fin février pour cause de campagne présidentielle, Valérie Pécresse n'a pas exclu qu'il puisse y avoir une brève session extraordinaire.

"Tout va dépendre de la session ordinaire, des conclusions du sommet emploi et de leur ampleur, et puis de l'actualité législative", a-t-elle expliqué.

Les propos du chef de l'Etat ont aussi été relayés par la ministre de la Formation professionnelle et de l'Apprentissage.

"Le président de la République a rappelé ce matin que nous étions des serviteurs de la France et que nous devions agir en tant que ministres jusqu'au dernier moment, comme si nous avions l'éternité", a déclaré la très loquace Nadine Morano.

HARO SUR HOLLANDE

Mais sortie la première dans la cour de l'Elysée, elle avait de toute évidence un autre message à livrer aux journalistes.

"J'exige des excuses publiques" (de François Hollande), a-t-elle répété à plusieurs reprises, imitée quelques instants plus tard par plusieurs de ses collègues.

Selon le quotidien Le Parisien, le candidat socialiste à la présidentielle aurait qualifié mardi de "sale mec" Nicolas Sarkozy, candidat probable à un second mandat, lors d'un déjeuner avec des journalistes. Une version démentie tant par le PS que par des convives.

Membres du gouvernement et dirigeants de la majorité n'en ont pas moins saisi l'occasion pour tirer à boulets rouges sur François Hollande, toujours en tête dans les sondages sur les intentions de vote, et pour tenter de le discréditer.

A l'issue de leur traditionnel petit-déjeuner de début d'année au ministère de l'Intérieur, face à l'Elysée, puis du conseil des ministres, des membres du gouvernement, Nadine Morano en tête, n'ont pas manqué de rappeler le précédent d'un autre candidat socialiste, Lionel Jospin.

La campagne présidentielle malheureuse de l'ancien Premier ministre, en 2002, a été plombée par des propos - effectivement tenus, ceux-là - sur le président sortant de l'époque, Jacques Chirac, qu'il avait jugé "usé, vieilli, fatigué".

Selon la ministre de la Formation professionnelle et son collègue de l'Industrie, Nicolas Sarkozy a fait allusion en conseil aux propos prêtés à François Hollande par Le Parisien.

"Il nous a dit de rester au niveau du débat d'idées, qu'il ne voulait pas qu'on tombe dans des questions de personnes et que, pour ceux qui s'y livraient, c'était une marque de fragilité et de faiblesse", a ainsi rapporté Eric Besson.

Ce prurit électoral n'a pas empêché plusieurs ministres d'affirmer contre toute évidence que le temps de la campagne présidentielle n'était pas encore venu.

Nicolas Sarkozy, a ainsi dit Eric Besson, "considère que les Français, aujourd'hui, sont préoccupés par la crise et pas par l'élection présidentielle, qu'elle viendra en son temps".

"Nous avons des défis à relever, notamment le défi de l'emploi (...) Nous nous ne sommes pas dans le temps de la campagne, nous sommes dans le temps du travail", a renchéri Nadine Morano. "En face, ils sont en campagne sans avoir aucun projet, aucune idée."

édité par Patrick Vignal

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