"Cinq ans sans salaire": en conflit avec ses voisins, un agriculteur a été condamné pour nuisances

Un rassemblement en soutien à Vincent Verschuere, cet agriculteur a été condamné le 7 décembre dernier à payer 106.000 euros de dommages et intérêts pour nuisances sonores et olfactives, était organisé ce jeudi à Beauvais (Oise). Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France (LR), la présidente du département Nadège Lefebvre (LR), des maires et des présidents de communautés de communes avaient annoncé leur présence. Une cagnotte doit également être lancée.
Un combat judiciaire l'oppose depuis une décennie à quelques-uns de ses voisins, à Saint-Aubin-en-Bray (Oise). Sur place, Le vent transporte une légère odeur de fumier, alors que Christian jardine. Mais c’est normal pour ce retraité, qui regarde la grande étable qui a été construite de l'autre côté du mur. “Le permis de construire a été validé… Moi, je trouve que c’est du gâchis”, confie-t-il.
Le village est gêné par ce conflit. Laura, qui a racheté il y a deux ans la maison d'un de ceux qui ont attaqué l'agriculteur, montre un chalet blanc voisin, le plus proche de l'exploitation.
“Moi, je suis un peu embêtée parce que oui, pour la propriétaire, c’est embêtant pour elle, mais en même temps l’agriculteur ne fait que son travail", admet-elle.
La démolition de la grange demandée par le tribunal?
Vincent Vershuere et sa mère doivent 106.000 euros de dommages et intérêts sur cinq ans. “Ça fait pratiquement 1.000 euros par mois chacun, qui ne pourront pas être pris. Donc ça veut dire qu’il faut travailler pendant cinq ans sans salaire”, juge-t-il.
Le trentenaire ne cache pas son incompréhension et redoute de nouveaux rendez-vous judiciaires: “Dans le meilleur des cas, il y aura des aménagements qui seront proposés au juge pour diminuer ce trouble, comme l’isolation des murs de ce bâtiment. Donc ce sera des travaux qui coûteront au moins 100.000 euros."
Avant l'été prochain, le tribunal de Beauvais doit statuer sur l'avenir de son exploitation. Il pourrait demander la démolition de la grange où vivent ses bêtes.