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"C’est trop jeune pour partir”: un viticulteur de Gironde se suicide, la profession sous le choc

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En France, un agriculteur se suicide tous les deux jours en moyenne. Un des derniers drames, c'était en Gironde à Saint-Hilaire-du-Bois, où un viticulteur s'est donné la mort il y a deux jours. Un suicide qui fait écho à la crise que traverse la profession depuis des années.

Vendredi, les agriculteurs se mobilisent à l’appel de la FNSEA. "Une grande journée d'action" pour s'opposer notamment au traité de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur. Cet accord doit faciliter l'entrée de viande, sucre ou miel en provenance d'Amérique du Sud.

Les agriculteurs crient à la concurrence déloyale du fait de normes différentes et craignent que cela ne fragilise encore un peu plus leurs exploitations. Certains expliquent déjà être à bout, acculés par les dettes et les difficultés.

Au point qu’en France, un agriculteur se suicide tous les deux jours en moyenne. Mardi, c’est un viticulteur girondin qui s’est donné la mort, alors que la profession est en pleine crise depuis plusieurs années.

Dans le petit village de Saint-Hilaire-du-Bois, 80 habitants, le maire Francis Lapeyre, viticulteur lui aussi, est sous le choc.

“Il a l’âge de mon fils… 37 ans, c’est trop jeune pour partir”, indique-t-il.

Une profession à bout

Le maire connaissait bien ce viticulteur discret du village, ses difficultés à vendre son vin aussi. Mais il se battait pour son métier, ajoute-t-il. “C’était quelqu’un qui s’était engagé au niveau de la chambre d’agriculture et du syndicat des Bordeaux dans l’idée de trouver des solutions pour traverser la crise qu’on traverse”, appuie-t-il.

La coordination rurale dont il faisait partie a également fait part de sa vive émotion. Pour Jean-Paul Ayres, porte-parole du syndicat, c’est le symbole d'une profession à bout.

“On est toujours accablé de lettres recommandées ou de mises en demeure par les banques, par les assureurs… Les agriculteurs et les viticulteurs ont des difficultés de plus en plus. Je crains que dans les six mois qui arrivent, on ait des drames encore comme ça”, souligne-t-il.

Au printemps dernier, un autre viticulteur girondin avait mis fin à ses jours à cause des difficultés administratives que rencontrait son entreprise.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours