"Dupin Quotidien": une association alerte sur la présence massive de pesticides dans l'air, dont un tiers interdits par l'UE

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Un rapport basé sur les données des Associations agréées de surveillance de qualité de l'air comme airParif en Île-de-France ou Qualitair en Corse. Elles effectuent régulièrement des mesures des pesticides que nous respirons. Pour la première fois, ces associations publient toutes les mesures réalisées entre 2002 et 2017, et on peut en tirer des conclusions inquiétantes.
Ainsi en 2017, l'année la plus récente étudiée, près des trois quarts des pesticides retrouvés dans l'air étaient soit des perturbateurs endocriniens reconnus ou suspectés soit carrément des CMR reconnus ou suspectés, c’est à dire des molécules cancérigènes, (qui peuvent provoquer le cancer), mutagènes (qui peuvent provoquer des anomalies génétiques) et reprotoxiques (qui peuvent nuire à la fertilité ou au fœtus) selon le classement de l'Union Européenne.
Alors évidemment, il faut prendre ce pourcentage avec des pincettes parce que ce sont justement les molécules les plus dangereuses qui sont le plus recherchées. Il n'empêche qu'elles sont, ces molécules, très présentes dans l'air qu'on respire.
Un tiers des pesticides retrouvés interdits par l'Union Européenne
Et un tiers des pesticides retrouvés dans l'air sont aujourd'hui interdits par l'Union Européenne. Attention, cela ne veut pas dire qu'il y a eu fraude. Cela s'explique de deux manières. D'abord il y a des produits comme les organochlorés le Lindane par exemple, qui a été mesuré des centaines de fois alors qu'il est interdit depuis très longtemps. Pourquoi? Parce que cette molécule dangereuse est persistante dans l'environnement c'est à dire que malgré l'interdiction, on continue d'en retrouver dans l'air qu'on respire.
C'est aussi parce que certaines molécules ont été interdites depuis 2017 et ça c'est une bonne nouvelle, cela veut dire que l'Europe fait doucement le ménage parmi les molécules les plus dangereuses. Malheureusement on voit bien avec ce rapport qu'il y a encore pas mal de pesticides pas très sympathiques dans l'air qu'on respire et qui eux sont toujours autorisés.
Générations Futures demande une meilleure circulation de l’information
Et Générations Futures veut désormais que les populations soient mieux informées. Cela fait des années que l'association réclame une sortie des pesticides. Mais en attendant elle demande que les populations soient informées en temps réel, avec la mise en place par exemple d'un système d'alerte par SMS obligatoire pour les riverains des zones cultivées afin qu'ils sachent exactement quand des pesticides vont être utilisés près de chez eux.
Aujourd'hui la loi prévoit seulement la mise en place de "chartes d'engagement" départementales mais il n'y a aucune obligation d'informer précisément les riverains sur les pulvérisations à venir.