En 2000, c'était en septembre... Ce 24 juillet est le "jour du dépassement" des ressources de la Terre

Le jour du dépassement c'est ce jeudi 24 juillet. Alors que la veille, la cour internationale de justice a rendu un avis historique disant les Etats qui violent leurs obligations climatiques sont désormais hors la loi.

C’est le "jour du dépassement" ce jeudi, qui intervient donc cette année le 24 juillet, soit 1 jour plus tôt que l’an passé, selon l'ONG Global Footprint Network. Cela signifie que l’humanité a consommé toutes les ressources que la terre est capable de régénérer en une année, et que nous vivons désormais "à crédit" jusqu’en décembre. A la fin de l'année donc, nous aurons consommé l’équivalent d’1,8 fois ce que produit naturellement la Terre.

Dans le même temps, la veille, mercredi, la cour internationale de justice a rendu un avis historique: les États qui violent leurs obligations climatiques sont désormais hors la loi. Les activités néfastes pour le climat violent le droit international et même les droits de l’homme. Ca veut dire que l’État devient responsable des dégâts causés par son pays, même par des entreprises privées sur son sol, s’il ne respecte pas ses engagements climatiques. Concrètement, des Etats mais aussi des associations, ou même des particuliers pourraient porter plainte contre une loi ou un État pollueur.

Le dossier compliqué par Berengère Bocquillon : Justice climatique, les états désormais responsables - 24/07

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Les limites sont atteintes

Alors que le jour du dépassement intervenait en septembre dans les années 2000, et en octobre dans les années 1990, pourquoi ce jour est-il de plus en plus tôt? Plusieurs raisons l’expliquent. Il s'agit surtout d’une hausse de la consommation des ressources de la planète. On a atteint les limites en termes de bois, d’eau, de poissons, de nourriture, pour que ces ressources aient le temps de se régénérer. Et les capacités d'absorption en CO2 par les forêts et les océans sont saturées.

La hausse des températures est une menace urgente et existentielle. Avec cet avis, ça devient un fait juridique. La Cour estime qu’une hausse des températures de 1,5 degré maximum, ça n’est pas un objectif, c’est une obligation.

Ressources détruites

Mais en plus de cette surconsommation, les dégâts causés par le dérèglement climatique épuisent de plus en plus les ressources, Jean Burkard est directeur du plaidoyer au WWF: "Quand vous avez des inondations comme dans le Pas-de-Calais, ce sont des ressources détruites".

"Quand vous avez des sécheresses comme en 2022, c'est 15 à 30% de perte pour la production agricole. On pense aux méga-feux à Los Angeles, où ce sont plusieurs millions d'hectares de forêt qui ont disparu", cite-t-il.

Le jour du dépassement a déjà reculé. En 2020, il est survenu plus tard, le 16 août, en raison du covid et d’une brusque diminution des déplacements, qui ont entraîné une chute des émissions mondiales de CO2.

Solenn Guillanton avec Louise Sallé