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Face à la pollution, la mobilisation des citoyens chinois prend de l'ampleur

La pollution devient un vrai problème en Chine.

La pollution devient un vrai problème en Chine. - AFP

En Chine, les citoyens sont encouragés à donner leur opinion en matière d'environnement. Et ils ne s'en privent pas.

À un moins d'un mois de la COP21, nous vous parlons toute la semaine sur RMC du virage vert de la Chine en matière de lutte contre la pollution. Ce mercredi, nous nous intéressons à la mobilisation des citoyens pour le respect de l’environnement.

Depuis le 1er janvier, le gouvernement chinois oblige les entreprises à publier quotidiennement le taux d’émissions polluantes qu’elles rejettent dans l’atmosphère. De ce fait, les amendes et les condamnations pour crimes environnementaux sont en constante augmentation.

En parallèle, la contestation populaire grandit. Même si les manifestations sont encore rares et peu suivies, les langues commencent à se délier. Les citoyens sont même encouragés à donner leur opinion en matière d'environnement, et ils ne s'en privent pas.

De l'utilité du "Twitter chinois"

Pour crier leur ras-le-bol de la pollution, les Chinois ont une arme: leur téléphone portable. Ils peuvent alerter les autorités via une plateforme téléphonique.

Exemple avec ce citoyen qui appelle: "Près de Chongqing, j’ai vu que la rivière avait une drôle de couleur, très sombre avec des traînées blanches, elle a l’air polluée", décrit-il.

"Vous savez s'il y a une usine de produits chimiques à côté? répond un employé de la plateforme "On va envoyer une équipe sur place."

Tous les jours, la plateforme reçoit plus d’une centaine d’appels.

Un autre outil est très utilisé, le réseau social Weibo, "le Twitter chinois". Les citoyens y partagent des milliers de photos: terrains contaminés, cours d’eau pollués.

La démarche fonctionne, comme l’explique Ma Jun, militant écologiste. "Des habitants ont envoyé cette photo, par exemple. On peut voir que cette usine rejette de la fumée très noire. Depuis, les autorités locales ont lancé une enquête."

Depuis un an, sous la pression populaire, plusieurs centaines d’entreprises ont ainsi changé leurs pratiques.

Juliette Droz