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"Il s’agit encore de mesurettes": le gouvernement présente son plan canicule

Alors que les chaleurs estivales arrivent, le gouvernement présente ce jeudi son plan canicule. Un plan qui arrive tard pour certains, qui réclament plus d'anticipation de la part de l'exécutif.

Le gouvernement présente ce jeudi son plan canicule. C'est Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, qui donnera les grandes lignes pour mieux gérer les vagues de chaleur, dès cet été. Le plan prévoit notamment une réflexion sur les chantiers, l’organisation des examens, des activités sportives, des festivals et des manifestations culturelles, précisait le ministre il y a quelques jours dans le JDD.

Parmi les axes prioritaires également, les crèches et les écoles. Car les enfants font partie des publics fragiles face aux fortes températures. Mais le secteur fait déjà part de quelques réserves. Si les différents acteurs de l’enseignement sont ravis car le gouvernement prend, enfin, le sujet à bras-le-corps, le problème, c’est que nous sommes déjà début juin.

“La difficulté, c’est qu’on a toujours des plans canicules qui arrivent juste au moment de la canicule ou un mois avant. Tous les ans, on se repose la même question et on subit dans les classes les effets canicules sans jamais pouvoir y répondre correctement”, indique Guislaine David, porte-parole du SNUipp, l’un des syndicats du premier degré.

Un plan canicule pour les crèches et les écoles que le ministre veut national, pour éviter le “bricolage d’un territoire à l’autre”. Une fausse bonne idée selon Alexis Torchet, secrétaire national de la branche éducation de la CFDT. “Il ne sera pas pertinent d’appliquer les mêmes règles partout en France. L’année dernière, quand il faisait 35 degrés à Avignon, il faisait 22 degrés à Cherbourg. Donc l’adaptation ne sera pas la même” explique-t-il.

Pour lui, il y a donc peu de choses à attendre. Hormis un rappel des messages de prévention. Et pourtant, ça ne suffit plus. “On ne pourra pas s’en tenir à des mesures de bon sens, il faudra aussi des investissements dans le bâti pour adapter réellement l’école à la transition climatique”, ajoute-t-il.

"Aucune anticipation", dénonce Greenpeace

Des investissements également attendus par Jérôme Frignet, directeur des programmes de Greenpeace France.

“Il s’agit encore de mesurettes. Ce n’est pas du tout ce qu’on attend du gouvernement. On attend de lui de se préparer au pire de manière beaucoup plus sérieuse que les mesures ne le laissent penser. Ils sont en réaction à l’actualité. Il n’y a aucune prévention, aucune anticipation là-dedans. L’Etat a déjà été condamné deux fois pour son inaction climatique et c’est là-dessus qu’on attend l’Etat”, appuie-t-il.

Le mois dernier, la Banque des Territoires a annoncé deux milliards d’euros de prêts pour les collectivités, pour rénover 10.000 établissements scolaires d’ici 2023.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours