Jeune homme tué lors d'une battue de chasse dans le Lot: "Le doute quant au déroulé des faits demeure", dénonce l'avocat de son frère
Était-ce un simple accident ou l’affaire est-elle plus compliquée ? Un jeune homme a été tué mercredi 2 décembre près du village de Calvignac dans le Lot. Un groupe de chasseurs avait organisé une battue au sanglier. Selon les premiers éléments de l'enquête, le chasseur était à près de 100 mètres du jeune homme de 25 ans lorsqu’il a tiré.
"Le tireur dit avoir vu un sanglier, puis avoir tiré sur une masse sombre, il a atteint au thorax la victime qui se trouvait sur sa propre parcelle. Le chasseur s'est spontanément présenté à la gendarmerie", avait indiqué le procureur de Cahors, Frédéric Almendros.
“Une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte. Et le doute quant au déroulé des faits demeure. Au jour d’aujourd’hui, nous ne savons toujours pas si le tir était vraiment accidentel, car il est précis, et il conduit à la mort de Morgan d’un coup d’un seul”, explique l’avocat du frère de la victime Maître Benoît Coussy.
Il demande que l’enquête soit confiée à des personnes qui ne sont pas titulaires d’un permis de chasse pour qu’il n’y ait aucun doute sur l'impartialité des investigations.
"C'est un endroit très dégagé"
Il pointe notamment la responsabilité de tout le groupe de chasseurs. “Au moment des faits Morgan et Rowan circulent dans le champ visible par les chasseurs et à un moment donné, Rowan quitte son frère qui lui rejoint le bois pour couper du bois pour le soir. Et c’est à ce moment-là qu’il est visé par un des chasseurs qui se trouve un peu plus haut que les autres sans qu’il n’ait été informé de sa présence. Mais c’est un groupe, ils auraient dû communiquer”, appuie-t-il.
S’il n’écarte pas la thèse de l’accident, il se demande si on ne peut pas réfléchir à de nouvelles qualifications pour responsabiliser les chasseurs.
“Il existe des accidents de chasse quand le fusil tombe par terre et que la balle part ou qu’un chasseur est caché dans des fourrés et qu’un autre lui tire dessus. Mais là, on est sur le flanc d’une colline et on voit parfaitement se découper dans le ciel les formes puisqu’il s’agit de chênes et de feuillus donc c’est très dégagé”, ajoute-t-il.
Selon l’avocat, il y a une vraie question autour de la responsabilité du tir puisque le chasseur a pris la décision de tirer sans savoir sur quoi il tirait.