Mais pourquoi nos sardines et anchois sont-ils de plus en plus petits?
Nos sardines et anchois sont de plus en plus petits. Les pêcheurs sonnent l’alerte depuis plus de dix ans. Ils constatent que leurs prises sont trop maigres pour être commercialisées auprès des conserveries.
Les scientifiques ont donc enquêté et établi qu’une sardine âgée d’un an, qui mesurait 18 centimètres en moyenne en 2008 dans le golfe de Gascogne, a perdu 3 à 4 cm de long depuis et vu son poids divisé par deux. Une question se pose : pourquoi ?
Le mystère qui commence à s’éclaircir. Plusieurs projets menés par l'Ifremer (l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) dans le golfe de Gascogne et en Méditerranée montrent que ce phénomène pourrait être lié au changement climatique.
"C'est trop petit pour qu'on puisse les capturer et les vendre"
Ce ne serait pas la pêche ou la surpêche qui expliquerait le rétrécissement. Mais les pêcheurs en pâtissent quand même. Bertrand est dirigeant d'un coopérative basé a Sète, et ses bateaux ramenaient jusqu'à 7.000 tonnes d'anchois et de sardines par an il y a 10 ans.
Aujourd'hui, c'est à peine une centaine de tonnes. Un chiffre qui n'est pas dû à l'abondance des poissons.
"On pêchait des sardines qui faisaient 14-15 centimètres. Et puis d'un coup on a vu leur taille se réduire jusqu'à 8-9 centimètres. C'est trop petit pour qu'on puisse les capturer et les vendre. Les sardines sont utilisées soit pour faire des conserves, soit vendues en frais pour les griller. Quand vous avez une sardine qui passerait à travers la grille vous ne pouvez plus la commercialiser."
En 2009, les pêcheurs de Méditerranée alertent l'Ifremer pour comprendre ce phénomène. Le réchauffement climatique est en cause. Martin Huret, membre de l'Ifremer, explique pourquoi.
"C'est vraiment l'effet combiné d'une augmentation de la température, associé à une diminution de la quantité, et un changement dans la qualité de la nourriture, on parle des planctons, de zoo-planctons, qui est la nourriture préférentielle de ces poissons."
La filière se sent impuissante face a ce phénomène. Pour les accompagner au mieux, un projet a été lancé pour trouver de nouvelles méthodes d'adaptation à cette problématique.