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Marseille: l'Etat condamné a dépolluer une zone des Calanques contaminée par une pollution ancestrale

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Un chantier XXL va démarrer au sud de Marseille pour dépolluer une zone des Calanques, ordonnée par la justice marseillaise elle-même. À cet endroit, une douzaine d'usines ont déversé de la fin du 19e siècle jusqu’à l’après-guerre des résidus de métaux lourds.

Une pollution ancestrale vient d’être reconnue par la justice marseillaise. Ça se passe dans une petite partie du parc national des calanques de la ville, dans une zone semi-urbanisée de 29 hectares où une douzaine d’usines ont fonctionné de la fin du 19e siècle jusqu’à l’après-guerre.

Sur les roches et dans l’eau, on trouve toujours des résidus de métaux lourds comme du plomb, de l’arsenic, du zinc, du mercure. L’État vient d’être condamné par le tribunal administratif de Marseille à dépolluer, mais ce n’est pas une mince affaire.

Cette zone est à l’extrémité de Marseille dans les quartiers de Samena et des Goudes. Aujourd’hui, il ne reste que la mer, des pins et des roches blanches parsemées de tâches sombres qui tirent vers l’orange. Ce sont des résidus de métaux lourds. Lionel, habitant de Samena, connaît bien cette pollution.

“Depuis toujours. Moi, je suis né ici. Elle fait partie de notre environnement”, indique-t-il.

Des travaux a réalisé avant juin 2028

Des rejets de plomb, d’arsenic ou de mercure qui n’ont jamais fait l’objet d’étude d'impact sur la santé des habitants. Mais comme beaucoup ici, Lionel s’en est toujours méfié. “Il y a quand même des recommandations à l’heure actuelle d’éviter de cultiver en terre d’origine. Moi pour ma part, je n’ai pas attendu le retour des analyses pour faire changer toute la terre de ma maison et faire en sorte que je n’ai pas ce souci”, pointe-t-il.

Après plusieurs années de procédure, la justice vient de condamner l'État à dépolluer.

“On parle bien de dépollution et pas de sécurisation. Ce qui veut dire que le confinement par du béton projeté comme ça a pu être fait il y a une quinzaine d’années ne sera pas suffisant. Donc il faut envoyer des pelleteuses”, appuie Florent Dizot, l’avocat de l’association des Riverains du quartier.

Des travaux étalés sur 77 sites, estimés à plus d’une centaine de millions d’euros et qui devront être réalisés avant juin 2028 sous-peines d’amende que devra payer l’Etat.

Lionel Dian avec Guillaume Descours