A-t-il vraiment fait 38 degrés en Arctique? L'ONU enquête

L'Onu a indiqué mardi être en train de vérifier des informations selon lesquelles un record de chaleur en Arctique de 38°C a été enregistré au cours du week-end en Sibérie.
Ce possible record a été relevé samedi dans la ville russe de Verkhoïansk, en proie à une vague de chaleur qui a également entraîné une recrudescence des incendies, selon l'Organisation météorologique mondiale des Nations unies. Cette région de Sibérie Orientale est connue pour ses températures extrêmes, tant en hiver qu'en été, a expliqué une porte-parole, Clare Nullis, au cours d'un point de presse à Genève, en Suisse. "Les températures supérieures à 30°C en juillet n'y sont pas inhabituelles, mais il est évident que 38°C est exceptionnel", a-t-elle déclaré, jugeant "inquiétante" les images satellites de la région qui montraient "une masse rouge".
Selon elle, le relevé de 38°C a été provisoirement accepté par l'Organisation météorologique mondiale, mais le processus de vérification (conditions de mesure, exactitude du matériel...) prendra du temps.
D'après les services de météorologie russes, des températures supérieures à 31°C ont été enregistrées dans la station de Verkhoïansk depuis le 18 juin, avec un pic à 38°C le 20 juin. "C'est la température la plus élevée dans cette station depuis le début des mesures" à la fin du XIXe siècle, ont-ils assuré mardi.
Selon l'ONU, la hausse des températures observée dans l'Arctique est le signe d'un réchauffement climatique continu. "Le changement climatique ne fait pas de pause à cause du Covid", a-t-elle déclaré. "Nous constatons la poursuite des phénomènes météorologiques extrêmes".
L'Arctique est l'une des régions du monde qui se réchauffe le plus rapidement, deux fois plus vite que la moyenne mondiale. La Sibérie, qui abrite une grande partie du permafrost terrestre, a récemment connu une chaleur exceptionnelle. Les températures y sont montées en flèche le mois dernier, de 10°C au-dessus de la moyenne, contribuant à faire de mai 2020 le mois de mai le plus chaud jamais enregistré sur la planète, selon le service européen Copernicus sur le changement climatique. Durant la dernière décennie, plusieurs vagues de chaleur ont été observées dans certaines parties de l'Arctique et à différentes périodes de l'année.
De nombreuses régions de Sibérie, après un hiver particulièrement doux et un printemps chaud et précoce, connaissent des records de chaleurs en juin, avec pour conséquence des incendies records par endroit, des inondations dans d'autres et l'explosion de populations d'insectes ravageurs.