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Canicules, inondations, incendies: sommes-nous condamnés à changer de région?

Un panneau de pharmacie affichant 41°C à Lyon (Rhône) le 12 août 2025, lors d'une importante vague de chaleur.

Un panneau de pharmacie affichant 41°C à Lyon (Rhône) le 12 août 2025, lors d'une importante vague de chaleur. - MATHIEU PRUDHOMME / ANADOLU / Anadolu via AFP

Alors que l'épisode caniculaire doit prendre fin dès ce mardi 19 août, les Français dressent le bilan de plusieurs semaines à subir les fortes chaleurs au quotidien. Jusqu'à quitter son domicile vers des endroits plus frais.

Sécheresses, incendies, inondations.. Les conséquences liées au réchauffement climatique se sont constatées tout l'été partout en France. Localement, certaines régions sont plus touchées que d'autres, jusqu'à pousser au déménagement? C'est ce que dresse une étude LeBonCoin Immo selon laquelle 8 Français sur 10 ressentent un inconfort important lié aux fortes chaleurs dans leur logement.

Et plus ils sont jeunes, plus cet inconfort frappe fort, à raison de 51% chez les 18/24 ans, contre 26% chez les plus de 65 ans. Les chiffres ne s'arrêtent pas là, puisque 25% des sondés se disent prêts à déménager si la situation s'aggrave. Mais toute la France n'est pas au diapason, c'est dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azut qu'on envisage le plus de déménager dans des régions plus fraîches.

"Vivre à l'Espagnole"

Ce lundi 18 août, Le Parisien dévoile d'ailleurs un classement de villes "épargnées" par les risques d'inondation et de canicule. On y retrouve Fougères (Ille-et-Vilaine), Armentières (Nord), Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) ou encore Arras et Béthune (Pas-de-Calais). Loin du littoral et au nord de la France donc.

Pour Jean-Philippe Doux, journaliste et libraire, chroniqueur sur le plateau d'Estelle Midi ce lundi 18 août, hors de question de quitter le sud de la France, où il est installé depuis plusieurs années.

"J'ai quitté la région parisienne parce que je rêvais de soleil et de lumière, que j'ai trouvé en arrivant dans le sud. C'est sûr que les fortes chaleurs sont encore ressenties, encore ce lundi matin. Mais j'observe que des solutions sont possibles pour ne plus subir les fortes chaleurs, même dans le sud de la France. On peut végétaliser", évoque- Jean-Philippe Doux.

Le constat direct du réchauffement climatique

Mais les idées de ce dernier ne s'arrêtent pas là: "on peut faire une sieste en début d'après-midi, reporter nos activités à plus tard. J'aimerais qu'on puisse vivre à l'Espagnole. [...] Il y a plus d'inconforts à vivre dans une barre HLM dans le Nord ou à Paris que de vivre dans une zone ombragée dans le sud".

Invité ce lundi 18 aoûts sur le plateau d'Estelle Midi, Jean Jouzel, climatologue et ancien vice-président du Giec, confirme les craintes: les réfugiés climatiques sont concrets. "On évoque déjà au moins 5.000 maisons ou logements qui devraient être abandonnés car proche de la mer. Ce sont des chiffres non négligeables", assure l'expert. "À travers le sécheresses, les canicules et les pluies violentes, on constate directement le réchauffement climatique".

L’invité de 14h – Jean Jouzel, climatoloque et ancien vice-président du Giec : "Les objectifs de la France sont ambitieux mais les émissions de la France entre 2024 et 2023 ne vont pas diminuer" - 18/08
L’invité de 14h – Jean Jouzel, climatoloque et ancien vice-président du Giec : "Les objectifs de la France sont ambitieux mais les émissions de la France entre 2024 et 2023 ne vont pas diminuer" - 18/08
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Vers la "californisation" de l'Europe?

Quant à Périco Légasse, journaliste et chroniqueur pour Estelle Midi, de "légers" phénomènes migratoires climatiques sont constatés à l'échelle française. "On a troqué la Côte d'Azur pour la Bretagne", assure-t-il. "Le processus aujourd'hui est iréversible et cauchemardesque. Le temps que les institutions prennent les décisions importants pour inverser le réchauffement climatique, nous allons vers une 'californisation' de l'Europe accompagnée de tornades, des effrondrements de températures".

"Attendons nous à ce que des régions de France deviennent difficielement habitables. Surtout, le problème de l'eau va se poser dans certains territoires. Le phénomène touche déjà", explique Périco Légasse.

Parmi les auditeurs de RMC, Jean-Marie, conducteur de bus dans la Vienne assure avoir déjà demennagé trois fois à cause de la chaleur. "Je suis né en Lorainne, j'ai été vivre à Caen en Normandie et maintenant je vis à Vienne", explique-t-il. "Je constate que la chaleur a touché tout le territoire. Cet été, près de Bordeaux, on a vécu des journées à 42°C, c'était infernal".

Lilian Pouyaud