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"Nos refuges sont complètement saturés": la SPA croule sous les abandons

Comme chaque été, la SPA croule sous les abandons de chats et de chiens. Mais cette année, il y a également beaucoup moins d'adoptions. Conséquence, les refuges de la SPA sont arrivés beaucoup plus vite à saturation cette année.

La SPA tire la sonnette d'alarme. Plus de 12.000 animaux sont actuellement recensés dans les 56 refuges de la SPA, la société protectrice des animaux, alors que les abandons estivaux se poursuivent.

"Cette année, la situation est paradoxale. Nous avons recueilli 12.000 animaux depuis le début de l'été, un tout petit moins qu'il y a un an", explique ce mardi sur RMC Jacques-Charles Fombonne, le président de la SPA.

"Mais nos refuges sont complètement saturés, car nous avons beaucoup moins d'adoptions cette année. Au lieu de commencer l'été avec 4000 animaux dans nos refuges, on en avait presque 6500. On est donc arrivés rapidement à saturation et ce chiffre ne baisse pas", précise-t-il.

À Hermeray dans les Yvelines, les abandons affluent depuis le début de l'été. Le week-end dernier, une dizaine ont été recensés. À tel point que pour abandonner son animal, il faut désormais prendre rendez-vous. Car la liste d'attente est longue: "On est saturés", déplore Sabine Leydecker, une agente du centre. "Au niveau des chiens c'est assez catastrophique. Les chats, c'est la même chose et on a de plus en plus de lapins et de souris", explique-t-elle.

Les adoptions temporaires pour tenir jusqu'à la fin de l'été

Jacques-Charles Fombonne ne connaît pas les raisons de cette baisse. Il évoque pêle-mêle, l'inflation, l'incertitude, la guerre: "Cela n'encourage pas à prendre un animal", reconnaît-il, rappelant qu'entre vaccins, nourriture et frais de vétérinaire, un chien ou un chat coûte environ 1000 euros par an.

Pour Hélène Gauthier, la responsable du centre d'Hermeray dans les Yvelines, les premières vraies vacances post-Covid-19 peuvent expliquer ces abandons: "Les gens peuvent cette année partir plus et veulent profiter, et malheureusement, les animaux qui en pâtissent.

"La seule solution qui nous permet de tenir jusqu'à septembre, ce sont des adoptions temporaires. Grâce aux familles relais", on arrive à faire des miracles. On a commencé à pousser les murs ", ajoute Jacques-Charles Fombonne qui invite les auditeurs de RMC à participer à ces adoptions.

Jusqu'à 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende

L'abandon d'un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de 3 ans de prison et de 45.000 euros d'amende. Le fait d’abandonner l'animal, en connaissance de cause, dans des conditions présentant un risque de mort immédiat ou imminent constitue une circonstance aggravante.

Lorsque l'abandon est commis avec circonstance aggravante, l'auteur encourt 4 ans de prison et 60.000 euros d'amende, sauf si l'abandon a entraîné la mort de l'animal. Si l'abandon a entraîné la mort de l'animal, l'auteur encourt 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.

Alexandra Sirgant et Guillaume Dussourt