"On a peur": dans le Var, des attaques de loups font un "carnage" sur un troupeau de brebis

Des éleveurs désespérés face aux attaques de loups à répétition. À Brenon, un village dans le Var, une bergerie a été attaquée à trois reprises en à peine une semaine, tuant environ 140 brebis.
La paille recouverte de sang, des bêtes agonisantes, d'autres déjà mortes... Laurent Rouvier est traumatisé après les trois attaques de suite dans sa ferme. "Le carnage, des animaux tous égorgés", décrit-il.
Ces images hantent Laurent depuis plus d'une semaine, lui qui pensait ses bêtes à l'abri dans sa bergerie, "le lieu le plus sacré d'une ferme", selon lui. L'éleveur a perdu près de 10% de son cheptel en quelques jours.
Des attaques inédites à l'intérieur des bâtiments
Rien n'a pu dissuader les prédateurs de passer à l'attaque, ni les 9 patous, ces grands chiens protecteurs de troupeau ni-même les lieutenants de louveterie présents sur place, ces bénévoles en charge de la régulation de l'espèce.
"On a un peu peur. On se dit 'mais quand est-ce que ça va s'arrêter'. On a fait tout ce qu'il fallait et on se retrouve quand même à avoir des attaques de cette ampleur", regrette l'éleveur.
Ces attaques à l'intérieur des bâtiments sont inédites dans ce petit village varois en lisière de forêts. Certains habitants réclament désormais plus d'autorisation de tirs accordés aux louvetiers.
Ce serait "contreproductif", se désole Muriel Arnal de l'association One Voice, pour le bien-être animal. "Tirer sur les loups comme nous le faisons systématiquement, ça revient à disperser les meutes. Ils vont attaquer n'importe comment, donc ça ne résoudra pas le problème", croit-elle savoir.
Muriel Arnal plaide au contraire en faveur d'une meilleure préservation de ces prédateurs, pour une meilleure cohabitation avec les agriculteurs.