"On va tuer nos animaux ?: les professionnels du secteur prêts à se mobiliser contre la fin des animaux sauvages dans les cirques ambulants
Très attaché à ses tigres et à ses lions, James Douchet gère le cirque Sébastien Zavatta en famille et déplorent la décision gouvernementale d'interdire les animaux sauvages dans les cirques ambulants. Les fauves passent la majeure partie de leur temps à se reposer dans leurs boxes ou dans une cage d'entrainement d'une centaine de mètre carré derrière le chapiteau, avec Olivier le dompteur: "Il y a trois lionnes et deux tigresses. Les lionnes sont âgées de 6 ans et les tigresses de 5 ans".
À chaque représentation, les fauves ont leur numéro. Et pas de quoi les fatiguer d'après le responsable du cirque : moins de 4 minutes de spectacle: "Ils sautent de tabourets en tabourets, ils font des roulades et c'est pratiquement tout. Ils ne traversent plus de cercles en feu, ça c'était en 1900, c'est fini. Il n'y a rien de contre-nature", assure James Douchet.
"Regardez comme ils ne sont pas craintifs"
Outre les lions et les tigres, dans ce cirque il y a aussi des chameaux, des lamas, des ânes, notamment. Tous nés ici, en captivité. Et ils se portent bien, James Douchet en est convaincu: "Un animal malheureux, il reste dans son coin, il est mal-nourri. Mais là non, c'est différent. En France, on détient des permis obligatoires pour avoir des animaux de la faune sauvage. On a un contrôle dans chaque département où l'on va avec les services vétérinaires. S'il y avait un problème, on n'aurait plus ces animaux-là depuis bien longtemps, regardez comme ils ne sont pas craintifs".
Toute l'année, le cirque passe de villes en villes. Douze camions et la ménagerie avec. Et c'est bien ce qui pose problème au gouvernement, le transport jugé incompatible avec le bien-être des animaux sauvages. Faux promet le directeur: "Il y a des coussins d'air. Nos véhicules sont sur pneumatiques. Les animaux supportent le transport ce n'est pas comme il y a 40 ans".
"S'il faut qu'on vienne manifester, on ne sera pas tout seul"
Pour James Douchet, impensable de se passer de ses animaux, plus que les clowns ou les acrobates, ce sont eux qui attirent le public sous le chapiteau: "On va faire comment ? on va nous les tuer nos animaux ? On va en faire quoi ?", interroge-t-il.
Et même si le gouvernement n'a pas fixé de calendrier précis, Il prépare déjà la mobilisation contre l'interdiction: "S'il faut qu'on vienne manifester, on ne sera pas tout seul. On aura les forains, les gens du voyage, les routiers, les chasseurs et les agriculteurs", assure-t-il. Pour tenter de rassurer le ministère de l'Écologie, le propriétaire se dit notamment prêt à agrandir la taille de ses cages.